Belise Ibulambo, 15 ans, est enfant reporter à Kisangani, province de la Tshopo.

Je m’appelle Belise Munduku et suis enfant reporter dans la ville de Kisangani. J’ai 15 ans. Dernièrement nous étions sous la protection d’un militaire. Pourquoi ? Je vais tout vous raconter.

Ma mère a été menacée par les militants d’un parti politique. C’était lors de la visite de la Ministre nationale de l’environnement à Kisangani.

 Ma mère est parmi les responsables d’un parti politique. Alors, il y avait du désordre lors de la visite de Ministre et des jeunes garçons ont menacé de venir à la maison pour semer les troubles. Maman a eu peur et a décidé de faire venir un militaire à la maison. C’était pour sa sécurité.

Deux papas sont venus nous prévenir qu’il y aura un militaire pour nous garder à la maison.

Mes frères et mon, on était contents. Mais, ma tante était contre cette proposition. Elle disait que ce n’était pas prudent de faire venir un militaire à la maison. Nous avons insisté pour qu’on laisse le militaire venir. Ma tante a fini par accepter.

 

Les deux papas sont revenus quelque temps après avec un militaire. J’ai eu peur de voir un militaire avec son arme à la maison. J’ai commencé à regretter ma décision. Mais mon frère était toujours content de voir le militaire. Alors, mon petit frère Ben a décidé de l’approcher pour lui poser quelques questions. Après Ben, je suis aussi allée poser des questions au militaire. Je me suis rendu compte qu’il était gentil. Il m’a parlé de lui, de son travail, comment il va à la guerre, etc. C’était vraiment cool.

 

La nuit quand maman est rentrée, elle est revenue avec les deux papas qui étaient venus déposer le militaire. Ils ont parlé et ont décidé de laisser le militaire dormir à la maison. Vers 21 heure, quand tout le monde était rentré, le militaire nous a demandé d’éteindre la lumière de l’extérieur pour lui permettre de voir de bien veiller sur nous la nuit. Après l’avoir fait, nous sommes tous partis dormir. J’avais peur que quelque chose n’arrive cette nuit. 

Le matin, nous nous sommes réveillés et tout était intact. Personne n’est venu nous attaquer et le militaire est parti. C’était une expérience très belle. Avoir la garde d’un militaire à la maison. Mais, ce n’est pas une vie que je voudrais avoir. Parce qu’on ne pouvait pas être totalement libre. 

Après cette expérience, j’ai compris qu’être sous la garde d’un militaire n’est pas facile. 

 

Encadreur : Alexis Kabwika