C’est devenu une habitude pour les jeunes, membres de groupes de pression basés à Beni. Régulièrement, ils décrètent des journées sans activité pour protester contre une décision ou pour dénoncer une situation difficile qui se passe dans la ville.
L’initiative n’est pas mal mais, le comble est que, ces manifestations affectent aussi notre éducation, car il est quasiment impossible d’étudier lorsqu’il y a des troubles dans la ville. Je m’appelle Laetitia Vyakuno, je suis enfant reporter de la ville de Beni en province du Nord Kivu, j’ai 15 ans.
Ceux qui lisent régulièrement les publications sur ce blog savent que, très souvent, pour parler de ma ville, nous abordons les questions liées aux drames et crises humanitaires qui s’y déroulent. Ce n’est pas du tout faux.
Une série des journées ville morte est déclarée à partir du lundi 24 janvier par les groupes de pression de la ville de Beni. Le mal est que même les élèves n’iront pas à l’école.
En tout cas, je suis inquiet du fait qu’à chaque fois qu’il y a ce genre d’activités, nous observons des dégâts et des crépitements de bals. Ces désordres traumatisent les enfants. Ne peut-on pas trouver une manière plus pacifique pour résoudre les problèmes dans notre société ?
Impossible pour un enfant d’étudier quand ça tire
Comment étudier avec des crépitements des bals ? Pour moi, en tout cas, c’est impossible ! Même si on nous autorise d’aller à l’école, nos parents ne pourront pas l’accepter. Mes parents par exemple auront peur pour ma sécurité parce que la situation peut changer à tout moment de la journée.
« Mes enfants n’iront pas à l’école ce lundi. J’aimerais observer la journée de lundi et si tout va bien, j’autoriserai mes enfants à aller au cours le mardi. Mais sinon, ils resteront à la maison jusqu’à nouvel ordre » m’a confié une dame que j’ai rencontrée.
La peur d’une année blanche à Beni
Nous avons commencé cette année avec un grand retard suite à la grève des enseignants. Maintenant nous risquons de perdre encore beaucoup de jours suite aux journées ville morte qui sont annoncées. Alors, je me demande si vraiment nous finirons cette année.
L’article 28 la convention relative au droit des enfants qui stipule que les États partis reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation… Je demande au maire de la ville de Beni de prendre des mesures pour éviter que ce genre d’activité ne touche l’éducation des enfants. Au groupe de pression, de trouver des mécanismes pour faire entendre leurs voix sans pénaliser l’éducation des enfants.
« Une école qui ouvre ses portes est une prison qui ferme la sienne », disait Nelson Mandela.
Encadreur : Sam Isenge