Mes amis enfants reporters et moi avons participé à la célébration de la journée de l’enfant africain. J’ai posé une question à la représentante de la première ministre. Je m’appelle Lena Marie-Lucy Mwamba, j’ai 15 ans et je suis enfant reporter de Kinshasa.
En fait, je ne savais pas qu’il y aurait une célébration pour la journée de l’enfant africain. Mes encadreurs m’ont prévenu la veille.
Dans la salle où s’organise la célébration du 16 juin, Journée de l’Enfant Africain, je vois un peu partout le thème de la journée. On parle de « la planification et la budgétisation des droits de l’enfant : l’avenir de nos enfants passe par un engagement commun ».
Le cadre choisit pour la célébration permet aux enfants de discuter avec quelques autorités présentes.
Je suis heureuse. J’ai hâte d’écouter ce qui va se dire. Mais j’ai une question pour Madame Eve Bazaiba, ministre en charge de l’environnement, qui représente la Première Ministre empêchée.
D’autres autorités sont aussi dans la salle. La cérémonie commence par un discours de la ministre du genre, famille et enfant.
Dans son discours, la ministre chargée de l’environnement cite quelques réalisations du gouvernement qui impactent les droits de l’enfant. Après ces deux interventions, des enfants reporters ont lu leurs mots de plaidoyer au nom des enfants de la RDC. Les modérateurs annoncent un moment d’échange entre les autorités et les enfants.
Quatre enfants sur 10 sont malnutris
Les enfants peuvent poser leurs questions. Je suis parmi les enfants qui parlent et je pose ma question aux Ministres. Depuis 2007, le pourcentage d’enfants souffrant de malnutrition chronique n’a presque pas changé. Pourtant, notre pays est riche en terres cultivables. Pourquoi la nutrition ne reçoit-elle pas l’attention qu’elle mérite ? Pourquoi si peu d’argent, et surtout, pourquoi si peu d’actions ? Silence dans la salle. Je me demande si je dois répéter ma question.

La ministre Eve Bazaiba (@ponabana)
La ministre chargée de l’environnement prend la parole. Elle représente la première ministre à cette journée. Elle commence par dire que le gouvernement est conscient que certains enfants souffrent de malnutrition en RDC et qu’il travaille déjà sur la question. Elle parle aussi des contraintes budgétaires qu’ils ont lors de l’exécution de certaines activités. Malgré tout, elle a insisté sur le fait que le gouvernement travaille à améliorer la situation de l’enfant. Je pense que c’est bien qu’elle parle de combien le gouvernement est impliqué sur les questions des droits de l’enfant. Mais près de 4 enfants sur 10 souffrent encore de malnutrition chronique, en RDC. C’est énorme. Et ce n’est pas normal.
Parler pour ceux qui n’ont pas de voix
J’ai bien aimé la célébration de la journée de l’enfant africain. En fait, pour moi, c’est une façon de montrer que les enfants comptent et qu’ils ont leur mot à dire dans les décisions des adultes. Pour moi, je n’ai pas seulement posé une question. J’ai aussi représenté ceux qui n’ont pas pu parler lors de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain. Je me suis engagée à être porte-parole des enfants en devenant enfant reporter avec l’UNICEF. Et même s’il n’y a pas eu d’engagements concrets des décideurs présents, je pense chacun est sorti de cette rencontre avec un message en tête : les enfants ont des droits, ils les connaissent. Les enfants sont prêts à les défendre.
Bonne fête de l’enfant africain.
Encadreuse : Choisie Nseka