Je suis Moïse Badhera, enfant reporter de Bukavu, province du Sud-Kivu. J’ai rencontré Fidèle Baraka à l’institut Oda. Âgé de 15 ans, il est en 3e nutrition. Et pour acheter ses fournitures scolaires, il fabrique des tabourets, des chaises de cuisine et des petites tables.
Fidèle Baraka habite à Kahuzi, dans la commune de Kadutu, ville de Bukavu. Il est ainé de sa famille. Après l’école, il passe dans différents ateliers de menuiserie de Bukavu pour récupérer des restes des planches. Avec ces bois de récupération, il fabrique quelques meubles qu’il revend après. Son but? Gagner de l’argent pour payer certains frais scolaires et acheter des fournitures scolaires.
Faire la menuiserie pour gagner de l’argent
Cela fait déjà 5 mois déjà que Fidèle s’est lancé dans cette aventure. L’argent qu’il gagne de la vente de ses meubles est gardé dans une caisse qu’il n’ouvre qu’en cas d’extrême nécessité.
Le père de Fidèle Baraka travaille à Kisangani, dans la province de Tshopo. Le réseau de téléphone y est parfois difficile. Fidèle et d’autres membres de la famille ont du mal à entrer régulièrement en contact avec leur père. Même en cas d’urgence, il est difficile de le joindre.
« C’est lui qui doit chercher du réseau et appeler. Une grande difficulté pour moi lorsqu’il a des difficultés pour payer les frais scolaires. J’ai donc décidé d’entreprendre pour gagner l’argent », raconte Fidèle.
Il voulait aider son ami au départ
Tout est parti par son voisin et camarade de classe. Fidèle voyait son ami de classe porter parfois des morceaux de bois qu’il utilisait par la suite pour fabriquer des meubles. En aidant son ami, il a été influencé et attiré par ce métier. C’est comme cela qu’il prend goût à la menuiserie et commence lui aussi à fabriquer des tabourets. Son ami lui apprend les bases de la menuiserie et Fidèle se lance par la suite.
Quelque temps après, ces élèves achètent des planches pour fabriquer des articles à vendre.
Un jour, la mère de Fidèle lui donne 2 000 FC. Et l’enfant décide d’acheter ses propres planches et des clous. Il fabrique 3 tabourets qu’il revend à 6 000 FC. Le triple de son investissement. Le début paraît motivant. L’enfant décide de poursuivre l’aventure. Il achète aussi ses outils de travail, un marteau et une scie à bois.
Les enfants qui se transmettent le savoir
Pour le moment, Fidèle a lui aussi formé un autre ami et son petit frère de 10 ans. C’est avec eux qu’il travaille maintenant. Son atelier se trouve dans leur maison. En fait, c’est un atelier tenu par des enfants. Lorsqu’ils doivent aller à l’école, ces enfants confient la vente à deux autres enfants. Ces deux enfants ne vont pas à l’école. Au final, ils se partagent les bénéfices.
La menuiserie exige assez de prudence
Manipuler les scies ne se fait pas sans risque. Fidèle peut parfois se blesser. Pour se protéger, il doit manipuler les outils avec prudence. Il doit aussi porter le cash nez pour éviter d’aspirer la poussière et attraper la grippe.
En fait, Fidèle aime ce qu’il fait comme menuisier. Il est confronté à certaines difficultés, notamment des clients qui ne paient pas les dettes. Face à cette situation, l’enfant ne sait pas comment faire.
Son rêve est d’ouvrir un grand atelier de menuiserie qui pourrait encadrer les enfants en difficultés comme lui. Fidèle pense déjà à devenir un grand menuisier.