Moise Baderha est un enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Je suis Moise Baderha Enfant Reporter dans la ville de Bukavu et élève au collège  Saint Paul. J’ai fait une rencontre avec un enfant âgé de seulement 15 ans, mais qui fait du taxi moto.

Il n’a pas voulu que je mentionne son nom, il vit à Bagira au quartier D, et il ne travaille que sur le tronçon zone-quartier D. Il est solarisé et étudie en 1ère HTS au Complexe Scolaire la Divine. Il se consacre à ses études les avant-midi pour finir motard les après-midi. Il a ses propres raisons mais il a dit qu’il fait ce job juste pour s’occuper et pour subvenir à ses propres besoins que sa famille ne peut pas satisfaire. Ce job l’aide quelques fois à payer les frais scolaires.

Il travaille avec une moto qu’il a lui-même payée avec son propre argent, gagné quand il faisait le travail de mécanicien. C’est d’ailleurs de la pratique de la mécanique que lui est venue l’idée de faire taxi moto. C’est aussi de la mécanique qu’il a maîtrisé la conduite de la moto dont la technique m’a semblé éprouvée. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte car on a fait un tour sur sa moto.

Je me dis qu’à un moment, l’une de ses activités prendra le dessus sur l’autre. Il pourrait abandonner les études ou bien devenir irrégulier aux cours. Parce que pour moi, on ne peut suivre deux lièvres à la fois.

Il arrive que cet enfant rate les cours parce qu’il doit faire l’entretien de sa moto, ou quand il a un besoin urgent d’argent. Mais passer la vie dans les rues de la ville n’est pas sans conséquences, d’autant plus que le comportement dans le métier qu’il exerce est différent de celui recommandé à l’école.

Cela fait 6 mois que cet enfant travaille comme taxi moto. Jusqu’à présent, il n’a connu qu’un seul accident. Et ce n’était pas très grave. J’ai voulu savoir pourquoi il faisait ce travail et il m’a dit ouvertement : « je n’aime pas croiser les bras et rester là, sans rien faire. Je préfère m’occuper autrement, par le travail. Je ne veux pas tourmenter mes parents avec mes besoins car ils sont pauvres. Et moi, je suis entreprenant de nature.»

Au sujet du danger lié au métier de conducteur de taxi moto, il a répondu : « Oui, je sais que c’est un travail dangereux mais c’est mieux que de rester à la maison. Je travaille seulement quand on n’a pas cours. Aux heures de cours, je passe la moto à quelqu’un d’autre. »

Je souhaiterais que nous enfants évitions de nous exposer aux dangers en voulant nous lancer dans des métiers risqués. Et que la protection de l’enfant veille à ce que les enfants ne se retrouvent plus dans des situations où ils sont obligés de risquer leur vie pour subvenir à leurs besoins.