En rapport avec cet article
Élie, 15 ans, est orphelin de père et vend des oignons dans les rues de Bukavu. Cet enfant est parmi plusieurs enfants vendeurs ambulants qui circulent dans les rues de Bukavu pour survivre.
Depuis près de 4 ans, Elie a arrêté ses études pour se consacrer à ce commerce.
Des enfants commerçants
La mère d’Élie est vendeuse des légumes dans le petit marché de Bagira. Et c’est elle qui a demandé à son enfant d’arrêter l’école, faute d’argent. La mère n’arrivait plus à supporter les études de ses enfants. C’est ainsi qu’elle a demandé à Élie de l’aider et faire un petit commerce.
Cet enfant le troisième d’une famille de quatre.
Ses deux autres frères vendent des cacahuètes à Bukavu. La cadette de la famille a 13 ans et étudie dans une école de Bukavu en 6ème année primaire. Chaque jour après les cours, elle rejoint sa maman au marché pour l’aider dans son commerce.
Lorsque la maman n’a pas d’argent pour acheter de la nourriture, elle attend le retour de ses enfants le soir avec ce qu’ils ont gagné dans la journée pour préparer à manger. Élie circule dans les rues de Bukavu pour vendre ses oignons. Sa famille compte sur lui et ce qu’il apporte après son commerce permet à sa famille de survivre.
Élie dit qu’il n’a pas d’autres choix. Il aurait voulu continuer avec ses études. Mais, il doit vendre. Chaque matin, il sort de la maison vers 9h du matin avec ses oignons dans un sac plastique. Il va à la gare prendre le bus jusqu’à la place de la paix. C’est là où il commence sa vente.
Triste lorsqu’il ne vend pas
Avec ses oignons sur la tête, Élie commence circuler dans la ville pour écouler sa marchandise. Parfois, il a du mal à trouver des clients. Il est fatigué à force de marcher. Quand il a faim, il achète à manger. S’il n’a rien, il attend jusqu’à son retour le soir à la maison. Dans les rues de Bukavu, cet enfant est exposé à des accidents de circulation. Il y a des jours où il ne vend rien et est obligé de rentrer les mains vides à la maison.
« Des jours tels jours me font mal. Quand je ne vends pas, je me demande comment est-ce qu’on va manger à la maison », me confie cet enfant de 15 ans. C’est vers 19h qu’il rentre à la maison et fait le rapport de sa journée à sa mère.
Rêve de devenir médecin
Par manque d’argent, Élie est privé de son droit à l’éducation. Et pourtant, il rêvait de devenir médecin. Ce rêve n’est pas encore totalement perdu parce que cet enfant y croit encore.
En fait, à Bukavu, beaucoup d’enfants sont dans les rues comme vendeurs ambulants. Et j’aimerais que le gouvernement puisse se pencher sur cette question pour trouver comment lutter efficacement contre le travail des enfants. Il faudrait promouvoir le retour de ces enfants à l’école pour qu’ils puissent mieux préparer leur avenir et celui du Congo.
Les parents qui encouragent leurs enfants à travailler en croyant que c’est la dernière option pour garder la stabilité financière de la famille devraient prendre conscience des risques auxquels ils exposent leurs enfants dans la rue.
Je demande aux parents de prendre au sérieux la vie et l’avenir de leurs enfants. Les parents doivent avoir le minimum pour garantir l’éducation de leurs enfants.
A notre gouvernement de rendre effective la gratuité de l’enseignement primaire pour offrir à chaque enfant la chance d’étudier et d’apprendre comme les autres.
