Suite à leur initiation à l'écriture de blogs, les Enfants Reporters de Lubumbashi vous proposent leurs premiers articles.

After a blog writing workshop, the Young Reporters of Lubumbashi are pleased to share their first papers.

Nous sommes Bora, Shukrah, Josue et Moraine et nous habitons tous la ville de Lubumbashi en République Démocratique du Congo.

Lubumbashi est la deuxième ville du pays et est considérée comme la capitale congolaise du cuivre, elle est aussi connue du grand public sportif grâce à la célébrité de l’une de ces équipes de football le Tout Puissant MAZEMBE, premier club africain ayant joué la finale de la coupe du monde des clubs contre une grande équipe du continent européen l’inter de Milan, c’était en 2010 à Abou Dhabi.

En notre qualité d’enfants reporters, notre article s’intéresse particulièrement aux droits de l’enfant, particulièrement au droit à la santé (article 24 de la Convention relative aux Droits de l’enfant).

Au cours du mois d’octobre de 2015, une information avait circulé à la radio et à la télévision selon laquelle l’épidémie de rougeole, que l’on croyait terminée, avait fait sa réapparition dans quelques parties de notre province du Katanga, et avait causé des nombreux morts parmi les petits enfants de la ville de Lubumbashi, comme dans certaines autres localités.

Cette nouvelle nous avait attristés profondément et nous nous étions posé les questions suivantes: pourquoi ces enfants sont-ils morts ? N’avaient-ils pas étés vaccinés contre la rougeole avant leur première anniversaire, comme le calendrier de vaccination l’UNICEF stipule (nous avions appris cela dans le cadre de la promotion des 6 pratiques familiales essentielles)? Qu’est ce qui était fait maintenant alors que l’épidémie était déjà déclarée et que des enfants allaient continuer à mourir?

Pour trouver des réponses à ces questions, nous avions décidé de nous rendre à l’hôpital de
Kisanga dans la Zone de santé de même nom, ce quartier est situé à la sortie de la ville de Lubumbashi sur la route menant vers la Zambie et l’Afrique du sud dans la périphérie de Lubumbashi. Il est habité par une population majoritairement pauvre.

Notre visite a eu lieu la matinée du dimanche 25 octobre, elle nous a amené auprès des quelques familles où nous avons rencontré des parents, des enfants, ensuite nous nous sommes rendus auprès du médecin responsable de la Zone de santé et auprès de l’équipe chargée de la vaccination à l’hôpital général de la Zone de santé.
Auprès de la population, une famille qui nous avait bien accueillis, a retenu particulièrement notre attention. Papa Pasteur et son épouse ont déclaré lors de l’interview qu’il y a certains parents du quartier qui n’amènent pas leurs enfants à la vaccination, ceci peut être une des causes de cette réapparition de l’épidémie, aussi certaines personnes lorsqu’il s’agit de faire un choix entre aller vacciner l’enfant ou s’occuper d’autre taches accordent peu de priorité à faire vacciner leurs enfants. Heureusement nous ont-ils dit, que ces gens sont peu nombreux par rapport à ceux qui accordent priorité à la vaccination de leurs enfants. Certaines croyances religieuses ou coutumières jouent aussi un grand rôle dans le manque de vaccination elles sont par exemple: « le vaccin est dangereux du fait qu’il rendra stérile les enfants quand ils seront grands, le marquage des doigts des enfants âpres l’administration du vaccin est un signe diabolique, enfin le vaccin est la cause des plusieurs cas d’anémies aux enfants et occasionne des nombreux décès; » ont-t-ils ajouté.

L’un de leurs enfants âgé de 11 ans a reconnu l’importance de la vaccination et qu’il avait appris photo2à l’école, mais ne semblait pas distinguer les différents vaccins. Il nous a ensuite révélé qu’un de ces petits frères n’avait pas encore été vacciné alors qu’il ne restait qu’un jour avant la clôture de la campagne.Pour le Médecin responsable de la Zone de santé de Kisanga que nous avons trouvé en réunion avec l’équipe des vaccinateurs, le non-respect des conditions d’hygiène dans les familles, les déplacements des populations et le non-respect du calendrier vaccinal par les parents, seraient les principales causes de cette situation, car selon lui , un seul cas d’enfants non vacciné constitue un danger pour un grand nombre d’enfants. La réapparition de la rougeole peut aussi être occasionnée par le déplacement des populations du fait que la zone de santé de Kisanga se trouve à l’entrée de la ville de Lubumbashi ou les populations circulent beaucoup.

Mais le gouvernement avec l’appui de ses partenaires, particulièrement l’UNICEF, fait des efforts pour vacciner tous les enfants afin d’éviter ce qui est arrivé. C’est pour cela que la campagne concerne tous les enfants même ceux âgés jusqu’à 15 ans. D’après le médecin responsable, la mobilisation des parents pour cette campagne a joué un rôle très important pour sa réussite, chose que nous avons confirmé en nous rendant à l’hôpital où l’on vaccinait.

Il y avait de nombreux enfants accompagnés de leurs parents ou de leurs ainés pour être vaccinés, ces enfants étaient âgés entre 2 et 10 ans. L’équipe de vaccinateurs trouvée sur le terrain était composée de trois femmes et d’un homme, ils tous étaient joyeux d’accueillir les enfants tandis que quelques petits enfants pleuraient avant même qu’ils ne puissent recevoir la piqure du vaccin.

Nous avons apprécié l’initiative des autorités et de leur partenaire l’UNICEF en organisant cette campagne, mais nous souhaiterions qu’à l’avenir la rougeole comme les autres maladies que l’on peut éviter grâce à la vaccination ne puissent plus donner la mort à des petits enfants comme aux temps de nos ancêtres.

La santé des enfants doit être considérée comme un droit dont doit jouir tout enfant et une obligation pour les parents et surtout pour nos autorités qui se sont engagées à respecter tous les articles de la Convention relative aux Droits de l’Enfant, dont notamment l’article 24 alinéa 1 qui dit que « Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s’efforcent de garantir qu’aucun enfant ne soit privé du droit d’avoir accès à ces services »

Nous demandons aux autorités de la République Démocratique du Congo d’appuyer d’avantage le programme de vaccination, à l’UNICEF de poursuivre son soutien au gouvernement de la RDC et enfin aux bailleurs des fonds et à toutes les personnes de bon cœur de soutenir les actions dans le domaine de santé en République Démocratique du Congo.

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À propos de l’UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient. Pour en savoir plus sur l’UNICEF et son action : www.unicef.org/french
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