Serge Mbanowa, 18 ans est Jeune reporter dans la ville de Beni

À Béni, dans la province du Nord-Kivu, en plus de la pandémie de la COVID-19 et d’Ebola qui tue déjà dans la ville, j’ai peur de voir arriver une troisième épidémie : le choléra qui pourrait refaire surface. Pourquoi, je dis ça ?

 

À cause de la mauvaise gestion des déchets dans la ville de Beni. Je m’appelle Serge Mbanowa Simisi, jeune reporter de la ville de Beni. J’ai peur du retour du choléra au-delà de la maladie à virus Ebola et même du coronavirus.

 

Le choléra, on en reparle ?

 

 

Une poubelle mal entretenue

 

Pour gérer les déchets du marché central de la ville de Beni, les femmes vendeuses de marchandises sont obligées de déverser leurs résidus dans une poubelle non loin de ce marché. Du coup, c’est une colline de déchets qui fait son chemin chaque jour dans la ville. Et rien n’est fait, rien n’est organisé, rien!

Le comble est que les enfants y vont pour chercher des bouts de ferrailles et des restes de nourriture. Ils ne pensent même pas aux conséquences que cela peut avoir ou provoquer sur leur santé.

En fait, cette grande décharge publique risque de ramener l’épidémie du choléra. Certains enfants y vont ramasser des déchets qu’ils peuvent revendre. Cette poubelle qui se trouve non loin du petit marché Kasoko de Mayangoce risque de favoriser d’autres maladies dues aux mauvaises conditions d’hygiène comme la malaria, etc. Et cela peut même provoquer des maladies pulmonaires à la suite des mauvaises odeurs.

La décharge publique de ce marché se trouve aussi à côté des maisons d’habitation et des restaurants qui sont proches.

 

Pourquoi une poubelle géante en ville ?

 

« Jusqu’à présent, Beni n’a pas de décharge publique digne de ce nom », raconte un personnel de santé au bureau de l’hygiène et santé publique de la ville.

Cette autorité précise également que cette décharge était considérée comme une poubelle transitoire. C’est-à-dire que la poubelle devait être vidée régulièrement vers un lieu approprié pour d’éventuels recyclages. L’idée était que grâce au traitement rigoureux des déchets, on pouvait avoir des compostages à utiliser comme engrais.

 

Je demandeaux autorités de doter la ville de Beni d’une décharge publique appropriée pour mettre à l’abri des dangers la population qui traverse des moments difficiles. Le gouvernement devrait aussi doter les lieux publics tels que les stades, les écoles, les parkings des taxis motos et les ronds-points des poubelles publiques.

 

 

Le ministère congolais de la Santé a annoncé vendredi soir qu’un cas d’infection par le virus Ebola avait
été confirmé après un prélèvement effectué sur un enfant de 3 ans décédé le 6 octobre, dans la zone de
santé Butsili de Beni, dans la province du Nord-Kivu.

Cinq mois après la fin officiellement déclarée de la 12e épidémie de la maladie dans le pays, les enfants
et les jeunes reporters racontent au quotidien comment ils vivent cette situation au sein de leur
communauté: peur, inquiétude, plaidoyers mais aussi l’espoir au lendemain d’une rentrée scolaire très
timide.