Judith Bakaji, 15 ans, est Enfant Reporter de Kananga dans la province du Kasaï-Central. Dans son premier article publié sur le blog, elle a raconté l'histoire d'un enfant retenu durant 8 mois dans un hôpital car sa famille n'arrivait pas à régler la facture.

Marie, 15 ans, est en première année des humanités scientifiques au Lycée Buena Muntu de Kananga. Elle est la seule élève atteinte d’albinisme de toute l’école, sur plus de 1500 élèves.

 

 

A la recherche de l’information

 

En général, cela cause des complexes, ou encore de la discrimination. Je me suis inquiétée pour Marie à cause de tout cela, pensant qu’elle serait rejetée par ses collègues à cause de sa couleur de peau. Mais ce n’est pas le cas.

 

En tant que vice-présidente de mon école j’ai l’occasion de rencontrer toutes les élèves, de leur parler comme je l’ai fait avec Marie récemment. Et en l’approchant, la première chose qui m’a attirée, c’est le fait qu’elle n’est pas du tout complexée. Cela se ressent dans sont parler. Nous avons discuté pendant une dizaine de minutes, puis je l’ai laissée entrer en classe.

Le jour suivant, je suis encore allée vers elle, cette fois avec un but précis : en savoir un peu plus sur ses relations avec ses proches : comment elle se sent dans l’école et dans sa classe ? A-t-elle des soucis ? Elle l’a répondu directement : « Je me sens bien ya Judith , tout va bien pour moi ».

Marie, enfant atteint d'albinisme et sans complexe

Marie, au milieu de ses amies (@Ponabana)

 

Une fille totalement décompléxee

 

J’étais un peu gênée de lui poser des questions personnelles, mais il me fallait le faire. Juste trois questions auxquelles elle a accepté de répondre : comment elle se sent dans sa peau, comment ses collègues et les enseignant la traitent. Sa réponse est venue, accompagnée d’un sourire : « Ya Judith, je suis fière de moi et de ma peau. L’albinisme n’est pas une honte. Mes collègues me traitent bien et les enseignants me considèrent comme les autres élèves. Je ne sens aucune différence entre les autres enfants et moi ». C’était un ouf de soulagement pour moi, j’étais plus ou moins rassurée.

 

Pour en être plus sûre, je passais de temps en temps l’observer pendant la récréation, pour voir si elle est isolée ou en équipe avec les autres. J’ai remarqué qu’elle est toujours entourée de ses copines. Et ensemble, elle s’amusent bien.

 

 

Vivre pleinement sa vie

 

L’histoire de Marie est une la preuve que l’albinisme n’est pas une honte, encore moins une fatalité.  Être fier de soi, c’est important.