Mon nom est Marthine Mayang. Je suis jeune reporter de la ville de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga.
Je veux partager l’histoire de Sophie. J’ai changé son prénom pour qu’on ne puisse pas la reconnaître. En fait, Sophie a 12 ans et elle vend des balais dans le quartier Kalebuka. Pour vendre sa marchandise, elle marche toute la journée et parcourt des longues distances. Elle reste souvent debout au marché pour vendre ses balais.
Sophie fait ce commerce soit à la sortie de l’école aux environs de 13 h quand elle étudie dans la matinée. Si non, elle doit partir vendre le matin et manquer l’école.
Mais pourquoi est-ce que Sophie vend des balais?
A cette question, l’enfant m’a dit qu’elle vend des balais pour gagner un peu d’argent. « Cet argent nous aide beaucoup à la maison. Ma mère qui m’envoie au marché va aussi vendre des tomates. Elle veut bien qu’on puisse étudier. Mais, nous ne pouvons pas le faire si on ne vend pas. C’est avec l’argent des bénéfices qu’on gagne qu’elle paie notre scolarité », raconte Sophie.
L’enfant ajoute que son père ne prend pas soin de la famille, alors qu’il est vivant. Et pourquoi? Il est ivrogne. Sa mère et ses frères ne peuvent pas compter sur lui. « En fait, chaque soir quand le père de Sophie rentre à la maison, il est ivre. Il repart le matin sans rien laisser à la maison», se plaint la fille.
Alors que l’article 32 de la Convention Internationale des Droits de l’enfant rappelle que : « tout enfant a le droit d’être protégé contre le travail qui nuit à sa santé ou qui l’empêche d’aller à l’école » ; beaucoup d’enfants vendent dans les marchés et circulent les rues de Lubumbashi avec de la marchandise sur leurs têtes.
Peut être que si la mesure sur la gratuité de l’enseignement est bien appliquée et qu’il y a assez d’écoles dans les quartiers beaucoup d’enfants comme Sophie pourront aller étudier et rester à l’école sans être inquiétés pour le paiement des frais.