Prodige Tsamani, 15 ans, est enfant reporter de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Je m’appelle Prodige Tsamani, j’ai16 ans et j’étudie au collège Alfajiri. Je suis un enfant reporter de la ville de Bukavu. Chez moi à Bukavu, les adultes et les enfants se comportent tous de la même manière. La manière de gérer les déchets pour un adulte est égale à la manière de les gérer pour un enfant, dans la ville de Bukavu.

 

 

Ce que je vois

Ça fait un moment que j’observe les rues et différents coins de la ville de Bukavu. Les déchets sont presque partout dans la ville et ne cessent de prendre de l’ampleur. Ils mettent de plus en plus la ville en danger. La population ne s’inquiète pas et contribue régulièrement à la pollution de la ville.

 

 

Un spectacle désolant

Avant-hier, j’ai assisté à une scène qui m’a vraiment perturbé. Une femme qui conduisait un véhicule mangeait une banane. Alors-même qu’elle était en pleine conduite, elle a balancé la pelure de sa banane terminée sur la chaussée. Ça m’a fait  mal à tel point que je me suis dirigé vers cette peau de banane pour la ramasser et la jeter dans une poubelle publique qui était à peine à quelques mètres de là.

La question qui m’est restée à l’esprit est de savoir pourquoi cette femme ne pouvait pas descendre de sa voiture pour aller jeter cette peau de banane dans la poubelle ? Sinon, pourquoi ne pas la garder dans sa voiture pour la jeter chez elle, une fois arrivée ?

 

Insalubrité à Bukavu

Insalubrité à Bukavu. Les ravages du plastique (@Ponabana)

 

Une prise de conscience collective est nécessaire

Cette situation est très alarmante et inhumaine. Les gens font tout pour ne pas comprendre que l’assainissement de nos milieux de vie permet d’éviter les maladies. Nous devons tout faire pour vivre dans un milieu sain, sans déchets.

 

Tous, comme des enfants

La majorité de la population de Bukavu se comporte exactement de la même manière que cette maman. Au lieu de gérer les déchets qu’ils produisent, ils font tout pour les jeter dans la rue, oubliant que plus ils sont abondants, plus ils deviennent une menace pour leur santé. La conscience de tout un chacun doit jouer un rôle important dans la gestion des déchets à Bukavu.

Selon moi, nous sommes conscients de la menace que présentent ces déchets, mais nous attendons toujours que les autorités fassent quelque chose. C’est à nous de gérer les déchets que nous produisons en les triant selon leur nature, et enfin décider de la suite sans créer d’autres problèmes environnementaux.

 

Trions, recyclons

Le recyclage des déchets plastiques est la meilleure option. Pour les déchets organiques, je pense qu’ils peuvent servir comme engrais naturel pour nos champs.