Précieuse, 15 ans, est enfant reporter dans la ville de Matadi.

Bonjour. Je m’appelle Précieuse et j’ai 15 ans. Je suis enfant reporter dans la ville de Matadi, dans la province du Kongo Central. En fait, je veux vous parler de la beauté du paysage qu’offre le fleuve Congo et le port de Matadi. C’est juste beau.

 

Je ne me fatigue pas de regarder le fleuve Congo lorsque les bateaux accostent, les mouvements des navires sur l’eau.

J’habite le quartier Soyo dans la Commune de Matadi. De là où notre maison se trouve, je vois bien le fleuve. Alors, chaque matin quand je me réveille, la première chose que je fais c’est de contempler la beauté du fleuve.

 

En fait, l’eau du fleuve m’apaise aussi parfois quand je suis stressée. Je retrouve une certaine sérénité juste en regardant l’eau.

Et la nuit, je vous assure que c’est toujours beau à regarder. C’est vrai qu’on ne voit plus l’eau. Mais, les bateaux allument leurs phares et on a l’impression de voir des maisons et on s’imagine qu’elle flotte sur l’eau.

Port de Matadi

Une vue du port de Matadi (@ponabana)

Lorsque les bateaux quittent le quai, ils vont vers Boma, une autre ville portuaire, proche de Matadi. D’autres navires vont à Moanda vers l’océan. Mais, je vous assure que je passe aussi mon temps à regarder les manœuvres de ces gigantesques navires sur le fleuve.

 

Le plaisir du fleuve se transforme en peur

Un matin, je me suis levée comme d’habitude pour contempler mon spectacle matinal sur le fleuve Congo. Alors, je m’installe sur le balcon et je regarde le fleuve. Et là, je vois une personne qui déchargeait les marchandises du bateau tomber dans l’eau. Ses collègues appellent au secours. Les canaux rapides viennent pour secourir la personne qui venait de tomber de l’eau. Les sauveteurs n’ont pas retrouvé la personne tombée.

Et là, je n’ai rien compris. J’ai eu peur. Alors, c’était une grosse peur de ma vie.

Depuis ce drame, j’ai compris qu’il faut toujours faire attention lorsqu’on fait quelque chose. Parce qu’on peut perdre sa vie.

Après cet accident, mon amour pour le fleuve avait diminué. Et j’ai fait presque une semaine sans contempler le fleuve. Je revoyais toujours la scène de la personne qui tombait dans le fleuve. Ma mère m’a expliqué que tout pouvait arriver dans la vie et m’a aidé à reprendre goût à contempler le fleuve Congo.

En gros, j’ai appris qu’il faut être prudent. En dominant ma peur, j’ai aussi appris qu’il faut savoir se relever après une chute. Et il ne faut pas s’arrêter face à un obstacle.

Aujourd’hui, je contemple encore la beauté du fleuve Congo à Matadi chaque matin.

 

 Encadreur : Fallone Nkenge