Sam Isenge est Jeune reporter à Beni dans le Nord-Kivu

Je m’appelle Samuel Isenge, je suis Jeune Reporter de la ville de Beni au Nord-Kivu. Aujourd’hui je vous parle des choses que je ne souhaiterais plus voir dans ma communauté pendant la période de la maladie à virus Ebola.

 

 

  • Mourir à cause de l’ignorance

 

Certaines personnes sont mortes de la maladie à virus Ebola par ingérence ou suite à la désinformation. Nombreux venais dans les structures sanitaires pendant qu’il était déjà tard, alors qu’ils pouvaient être sauvés. Ils se méfiaient sans doute des centres de traitement Ebola. Ils préféraient écouter et donner beaucoup d’importances aux rumeurs dans la communauté au lieu de se rendre à l’hôpital. Et c’est vraiment dommage!

 

  • Résister face aux agents de la riposte

 

Les agents de la riposte étaient perçus par la population comme ennemie alors qu’ils étaient venus pour servir la communauté. Cette résistance était à la base de la négligence des règles d’hygiène par exemple. Pourtant, cela a accentué le nombre des personnes atteintes par cette maladie. Ils sont pourtant plus informés, outillés et avertis que la population, donc ils ont une certaine légitimité pour échanger avec la communauté.

Il y a eu au moins deux attaques visant les agents intervenant dans le cadre de la riposte d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo. Il y a eu environ quatre morts et cinq blessés.

 

  • Les abus sexuels et les violences basées sur le genre

 

Beaucoup de filles, des femmes de la région témoignent avoir été abusées par les agents de la riposte afin d’être recrutées dans la riposte, je remercie la justice qui cherche déjà à punir les coupables, car la dignité de la femme congolaise devrait être la priorité de toute personne sensée.

D’ailleurs, je plaide pour qu’il y ait un mécanisme plus adapté pour alerter le cas d’abus sur les femmes pendant cette période. C’est très important pour nous.

 

  • Les Fakenews sur le vaccin

 

Que ce soit pour la Covid-19 ou Ebola, le vaccin a été diabolisé. Pour les religieux, c’est peut-être la marque de la bête communément appelle dans la ville de Beni(666) dont la bible parle cependant pour d’autres, c’est une façon de rendre stérile la population africaine; il y a tellement eu des Fakenews autour du vaccin que les gens sont morts aussi par ignorance. L’usage aujourd’hui des réseaux sociaux ne facilite pas aussi les choses. Il suffit qu’une information passe sur Whatsapp ou Facebook et certains y croient avec une telle facilité.

L’UNICEF a travaillé avec quelques femmes notamment Espérance Kazi à Beni pour sensibiliser d’autres femmes de la communauté pendant la riposte Ebola en 2019. Cette jeune militante des droits des femmes s’est engagée aux côtés de l’UNICEF pour que les femmes ne soient plus les premières victimes de la malade à virus Ebola.

 

  • La récupération politique

 

Beaucoup d’hommes politiques ont eu de la popularité juste pour avoir dit à la population ce qu’elle voulait étendre. Des messages populistes pour séduire la population. Certains ont affirmé qu’Ebola était de la politique et nous avons vu les conséquences.

 

Je plaide pour que l’État congolais et ses différents partenaires d’exécution prennent en compte les différentes revendications et zones d’ombre dans la population pour élaborer des stratégies de sensibilisation pour riposter contre la maladie a virus Ebola, de prendre déjà des dispositions pour éviter les éventuels abus sexuels et dérapage dans le chef des agents de la riposte. Aux hommes politiques de la ville et territoire, de participer à la sensibilisation de la population au lieu de constituer un obstacle à la riposte.