Adonai Emasi, 11 ans, enfant reporter de Kinshasa.

Je m’appelle Adonai Emasi. Je suis enfant reporter de Kinshasa et j’ai 11 ans. J’étudie à l’EP Lukunga, dans la commune de Ngaliema. 

Mon école se trouve à côté d’un terrain de football. Lorsque les élèves sont en classe, des jeunes du quartier viennent jouer au football. Et cela nous dérange. Mes amis et moi avons alors décidé de mener un plaidoyer auprès du chef de quartier afin que cette situation change. 

Accompagné de notre encadreur, nous sommes partis et nous avons soumis notre problème. Voici le texte de notre plaidoyer. 

« Monsieur le chef du quartier Mama Yemo,

Nous, les enfants reporters des EP 1 et 4 Lukunga, venons vous soumettre un problème qui dérange les élèves de notre école chaque année sans qu’on en trouve une solution. 

En effet, il y a un terrain de jeu à côté de notre école. Chaque jour, des gens viennent jouer. Malheureusement pour nous, la proximité de ce terrain de jeu avec nos salles de classe nous indispose. 

Monsieur le Chef de quartier, 

Les jeunes du quartier viennent jouer à n’importe quelle heure. Ils arrivent et commencent à jouer, pendant que nous sommes en classe. Certains profèrent des injures et des insanités qui ne sont pas appropriées pour nos oreilles. 

Pendant mon plaidoyer

Plaidoyer d’un enfant reporter pour réglementer les jeux dans un terrain près de son école (@ponabana)

Chaque jour pendant les cours, nous devons faire un effort supplémentaire pour écouter le professeur. Les cris des supporters à l’extérieur sont plus forts que la voix des enseignants. 

A cela il faut aussi ajouter le fait que le ballon tombe régulièrement sur la toiture de nos classes, ce qui cause du bruit qui embrouille les élèves. 

Chose grave, certains élèves du primaire comme du secondaire fuient même les cours soient pour jouer eux aussi, soit pour observer ceux qui jouent. Les élèves ratent les cours à cause de ce terrain.

Monsieur le Chef du Quartier,

Nous nous tournons vers votre autorité afin de prendre des mesures qui nous permettront de jouir paisiblement de notre droit à l’éducation. Nous vous recommandons donc de veiller à ce que le terrain ne soit occupé qu’en dehors des heures de cours, en tenant compte des deux vacations de notre école. Ainsi, nous serons rassurés d’étudier dans la paix.

Nous savons que notre requête est arrivée entre de bonnes mains et que vous allez réagir au plus vite.» 

A la fin de notre discours, la cheffe du quartier a promis de parler de notre problème au bourgmestre de la commune de Ngaliema pour trouver une solution. 

Je suis très content parce que notre problème a été entendu. Même s’il n’y a pas encore de changement, j’espère qu’une solution ne va pas tarder.