Flore Kapula a 11 ans et est enfant reporter dans la ville de Mbandaka, province de l'Equateur.

Je m’appelle Flore Kapula. J’ai 11 ans et je suis enfant reporter dans la ville de Mbandaka. Dans ma ville, les enfants pygmées autrement appelés le peuple autochtone (PA) ne vivent pas ensemble avec les enfants bantous. Une situation qui m’interpelle.

 

Dans les écoles, les églises et même dans les rues ou en ville, les enfants des bantous et des pygmées ne se mélangent pas. Facile de voir qu’ils sont régulièrement à couteaux tirés. J’ai lu que dans la province du Tanganyika au sud-est du pays, depuis plusieurs années, un conflit interethnique opposent des groupes de miliciens pygmées et bantous et les enfants sont les premiers victimes de cette situation.

 

Pourquoi le vivre ensemble est difficile?

 

J’ai tout d’abord appris que les parents des enfants de ces deux peuples ne cohabitent pas. Parfois, les parents eux-mêmes affichent des comportements discriminatoires.

On m’a raconté quelques histoires. Par exemple, lorsqu’un parent bantou va inscrire son enfant dans une école. Si toutes les places sont prises et qu’il y a un parent pygmée qui a inscrit son enfant, le bantou fera son possible pour que son enfant prenne la place d’un enfant pygmée (peuple autochtone). Le parent bantou fait cela en complicité avec les autorités scolaires.

Une autre histoire, c’est par exemple lorsqu’un pygmée se retrouve devant un enfant bantou  en détresse, il va refuser de leur venir en aide sous prétexte que leurs deux peuples ne s’entendent pas. Les parents des différents peuples font de la discrimination. Et les enfants reproduisent en fait le comportement des parents.

 

Les élèves affectés par la discrimination

 

Dans certaines écoles, les élèves pygmées refusent de donner le meilleur à cause des discriminations entre les deux communautés. Par exemple, dans une école où étudient des enfants pygmées et bantous. Même s’ils sont tous intelligents, les élèves pygmées vont refuser de montrer de quoi ils sont capables en donnant le meilleur d’eux sous prétexte qu’ils ne pourront pas rivaliser avec les Bantous.

Je sais que l’Unicef défend le principe de la non-discrimination décrit dans la Convention relative aux droits de l’enfant (et dans la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes).

Pygmées ou bantous, tous ont les mêmes droits

 

Pour moi, les peuples autochtones et les Bantous sont tous pareils et ont les mêmes droits. Bien plus, ils ont tous des capacités et compétences requises pour donner le meilleur d’eux même comme le stipule si bien l’article 30 de la CDE:

« l’enfant appartenant à une population autochtone ou à une minorité a le droit de jouir de sa propre vie culturelle, de pratiquer sa propre religion et d’employer sa propre langue ».

J’ai lu un article qui indique que l’UNICEF a mis en place une réponse multisectorielle dans les zones de retour et de déplacement des communautés vulnérables. Il y a par exemple des clubs de paix où les élèves contribuent à la cohabitation pacifique entre bantous et pygmées dans les écoles et les villages. Pendant que j’y pense, je crois que cette initiative dvrait etre aussi pensée à Mbandaka.

Ouvrons les yeux. Au fond, on est tous humains ! Nous avons le même sang rouge dans nos veines. C’est tout ce qui compte.