Andrea, 13 ans, est une Enfant Reporter de la ville Kinshasa.

Dans le quartier Yolo-Nord, dans la commune de Kalamu à Kinshasa, nous sommes victimes des conflits entre les gangs. Depuis un certain temps, des groupes de jeunes des deux quartiers ne s’entendent pas. Du coup, ils ont interdit aux habitants de deux quartiers de passer d’un quartier à l’autre.

 

Le malentendu entre ces jeunes s’est répandu chez tous les habitants des deux quartiers. Les enfants, jeunes et vieux d’un quartier ne peuvent pas se rendre dans le quartier voisin. À cause de ce conflit entre gangs, nous ne pouvons pas circuler librement. 

J’ai une amie de classe qui habite à Kauka et moi à Yolo-Nord. On ne se voit presque plus en dehors de l’école à cause de ces conflits. Si un habitant de Yolo-Nord est vu à Kauka, celui-ci sera agressé ou dépouillé de ses biens. Alors, pour éviter certains problèmes, mon amie et moi, nous ne nous voyons qu’à l’école. Au chemin de retour, mon amie est obligée de prendre un taxi  un peu plus loin pour traverser mon quartier et se rendre chez elle.

Il y a des fois où je dois peut-être récupérer un cahier ou un livre chez elle, mais je n’y vais pas. J’ai peur de me faire interpeller en route ou tabasser si par malheur on arrive à savoir de quel quartier je viens.

 

 Les élèves sont dépouillés

 

Les enfants étudiants à Kauka mais qui habitent Yolo-Nord ou l’inverse et eux aussi ont souvent le malheur de se faire dépouiller : soit l’argent ou une de leurs affaires. Ils sont obligés de rentrer en empruntant un transport alors que les deux quartiers ne sont pas éloignés. Certains jeunes ne vont pas à l’école quand les parents ne peuvent pas payer les frais de transport supplémentaires ou par peur de se faire agresser en chemin. 

Les mamans qui vendent au marché des environs ont du mal à poursuivre leurs activités. Un des marchés se trouve près de la « frontière » entre Yolo et Kauka sur l’avenue Bongolo. Elles ont souvent le malheur d’être victimes de disputes entre les deux camps. Lorsque les bagarres éclatent, les marchandises des commerçants sont renversées et leurs tables sont cassées. Certaines mamans sont blessées lors de ces confrontations dont elles ignorent les raisons. 

Trouvez-vous cela normal qu’un enfant n’aille pas à l’école à cause d’un conflit entre des bandes de jeunes de deux quartiers ?

Pensez à notre avenir…