« Vous restez deux semaines à la maison. Apportez deux cartons de craies. Balayez la grande cour de l’école, etc. ». Ce sont les grandes lignes de la punition qu’on reçoit dans mon école. Certains élèves de mon école vont reconnaître ces phrases.

 

D’autres vont se retrouver même s’ils ne sont pas dans mon école. Si vous l’avez déjà entendu ou vécu, sachez que je vous comprends. Vous n’êtes pas seul. Je suis aussi passé par là.

 

Je suis Bénédicte Ibwele, enfant reporter de Kinshasa. J’étudie à l’institut Moteyi.

Dans mon école, cette punition revient souvent. On peut tomber sur le nettoyage de la cour, soit on apporte les craies. C’est passable. Sinon, c’est des jours ou des semaines d’exclusions. Le pire.

Il y a quelques mois de cela, je suis resté deux semaines à la maison à cause d’une règle que je n’ai pas respectée.

 

Après mes deux semaines d’exclusion, je me suis retrouvée complètement perdue dans certains cours. J’ai dû passer les interrogations. Comme je ne me retrouvais pas, j’ai essayé d’expliquer au professeur que j’étais absente pendant cette partie du cours. Sa réponse ? « C’est à toi de t’arranger pour te rattraper et prendre des notes ». J’ai pleuré. J’étais tellement énervée.

 

 

Dispositif de rattrapage

 

En fait, je ne suis pas contre les punitions à l’école. Mais je pense qu’il faudrait penser à des punitions éducatives pour ne pas pénaliser l’éducation des élèves, comme c’est le cas de l’exclusion. Punir un élève en lui demandant de faire en un temps record le résumé d’un livre. Ou encore lui demander de faire des recherches sur la prochaine séance et de venir l’expliquer à ses collègues serait plus éducatif que l’exclusion.

Alors, lorsqu’il y a exclusion d’un élève, il faudrait mettre en place une disposition de rattrapage. Cela va permettre aux élèves de ne pas être abandonnés.

Lorsqu’un élève est exclu, il doit tout de même passer les interrogations malgré son absence aux cours.

 

Pour les boîtes de craies, c’est pareil. Je pense que tous les parents n’ont pas les mêmes moyens. Et les écoles devraient en tenir compte. Sinon, on a encore des enfants obligés de rester à la maison.

 

Mon plaidoyer

 

Je voudrais que les autorités des écoles en général et de la mienne en particulier, tiennent compte de l’intérêt de l’enfant. Préserver le droit à l’éducation de l’enfant. Même dans les punitions, pensez aux valeurs éducatives qu’une punition apporte à l’enfant. En fait, un enfant qui manque l’école, c’est un enfant qui est en retard avec les cours. Je plaide pour que les élèves ne soient plus exclus lorsqu’ils commettent une faute à l’école.

 

 

Encadreur : Choisie Nseka

Bénédicte Ibwele est enfant reporter dans la ville de Kinshasa.