Jemima Mukendi, 15 ans, est Enfant Reporter de Kipushi. Elle a commencé à écrire sur le blog des jeunes en 2021.

Je m’appelle Jemima Mujinga, j’ai 16 ans et je suis enfant reporter de la ville de Kananga. Je suis élève en troisième année des humanités techniques, dans une école construite en étages.Contrairement à l’année passée, notre salle de classe est située à l’étage. Ce qui est un luxe pour nous.

 

 

Marlène, une fille courageuse

 

Mais pendant que nous nous plaisons à être à l’étage, l’une d’entre nous souffre énormément. Avant, je ne le remarquais pas, parce que de nature, je ne m’intéresse pas trop aux autres. Mais depuis ma formation sur les droits de l’enfant, je fais un peu plus attention à mon environnement.

Marlène (pseudonyme) est une fille à mobilité réduite. Elle a besoin de béquilles pour marcher. J’apprécie son courage, car elle étudie sans tenir compte de son handicap. Plusieurs dans son état sont complexés et n’étudient pas, à cause du regard des autres.

 

 

De gros efforts pour rejoindre a salle de classe

 

Depuis un moment déjà, j’observe Marlène. Elle ne monte pas aisément les escaliers. Elle reste toujours en derrière, car elle prend du temps pour gravir les marches avec ses béquilles. J’ai donc décidé dé rester désormais derrière elle, la regardant monter les escaliers, pour qu’elle ne se sente pas seule. Mais ce n’est vraiment pas évident pour elle. Je vois la peine que produisent tous ses efforts sur son visage. Je me demande d’ailleurs si le fait de faire autant d’efforts ne la fait pas souffrir.

 

 

Elle m’a exprimé toute sa peine

 

Je me suis alors rapprochée d’elle pour en savoir plus. Je lui ai fait une blague : « Tu es forte. Tu arrives à monter facilement les escaliers. Pour moi, parfois c’est fatiguant ». Et là elle me dit : « Si tu savais! J’ai très mal aux jambes, très souvent. Mais je n’ai pas de choix. Je dois faire comme les autres ». L’expression sur son visage m’a fait mal au cœur. Elle souffre. J’en ai parlé à mes collègues enfants reporters et ceux du comité du comité urbain. Ensemble, nous nous sommes résolus de faire un plaidoyer auprès de notre préfet des études, afin qu’on nous change de salle de classe. Une salle au rez-de-chaussée permettrait en effet à Marlène d’y avoir un accès aisément. Et d’ailleurs, nous étendrons ce plaidoyer à toutes les écoles de la ville. Je suis sûre que très bientôt, je reviendrai vers vous avec des bonnes nouvelles.

 

 

Joignez-vous à notre plaidoyer

 

En même temps, je demande à tous les responsables des écoles de tenir compte de l’aspect inclusivité. Il est important de construire des écoles qui tiennent compte des élèves ayant une mobilité réduite, ou encore de tenir compte de cet aspect dans la répartition des salles de classe. Avant de finir, je vous propose, chers collègues des autres villes, de porter aussi ce plaidoyer dans vos villes respectives. Nous éviterons certainement à beaucoup d’enfants l’abandon de l’école. Pensez-y.