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Je m’appelle Jospin, je suis enfant reporter de la ville de Bukavu. Depuis un certain moment, l’insécurité grandissante s’installe dans presque tous les coins de la ville et croît de jour en jour. Les gens ses posent des questions pour connaitre la source de cette instabilité sur le plan sécuritaire, mais aucune réponse convaincante n’est donnée.
Chacun aimerait savoir qui sont ces gens si mal intentionnés, qui font crépiter les balles à tout moment, sans tenir compte des dégâts que ça peut causer. Partout dans la ville c’est la terreur qui hante les esprits des gens.
Certaines familles sont en train de perdre leurs proches dans ce désordre, et la police ne s’implique pas vraiment à fond pour régler ce problème. Je ne sais pas pourquoi cette négligence de la part des autorités urbaines. Mais il ne se passe plus 48 heures sans entendre le son de balles qui crépitent.
Des rumeurs circulent
J’étais dans un taxi la fois dernière quand j’ai entendu une information passer à la radio. Cette information disait qu’un jeune vendeur de crédit téléphonique a été tué dans sa petite boutique par des voleurs à main armée jeudi passé, à un endroit appelé » Pas à pas « . Selon le communiqué, il était 18 heures quand sa boutique a été braquée. Il s’appelait Junior et n’avait que 17 ans. Il pratiquait son activité de vente de crédit téléphonique et de transfert de Mobile money en même temps qu’il étudiait. Ça m’a tellement choqué ! Et c’est cela qui m’a poussé à dénoncer tout haut cette situation si désastreuse.
Selon les autres passagers du taxi, les voleurs qui sont en train de braquer différentes boutiques. Ils se permettent de voler même de braquer certaines résidences, habillés en uniforme militaire ou policier. Ce qui rend la situation tout à fait confuse, car personne ne sait s’ils sont vraiment policiers ou militaires. Certains disent même que c’est sont des rebelles venus de la plaine de la Ruzizi. Et chacun a sa version des choses.
Personnellement, je ne sais pas où me situer en réalité. Je suis mobile dans la ville. Je me déplace pour aller faire des courses ou encore aller aux cours. Mais avec cette situation, rien n’est moins sûr. J’ai peur de trainer à l’extérieur parce que ces bandits sont imprévisibles.
Une vue de la ville de Bukavu (@ponabana)
Qui protège qui ?
Les forces de l’ordre sont presque partout dans la ville et y ont des petits postes à presque tous les endroits chauds. Ça fait plusieurs années que la police est dans ce déploiement de renforcement de la sécurité dans la ville. Ce qui me parait être une bonne méthode pour remettre les choses à leur place. Mais ce que je vois n’est pas conforme à ce que je pensais.
Selon mon père, depuis que ces postes ont été implantés dans les communes, l’insécurité s’est plutôt graduellement accrue. Je ne fustige pas la présence de la police dans les différentes parties de la ville, mais j’aimerais moi voir toute la population de ma ville vivre en sécurité. Que la police joue son vrai rôle qui est celui de protéger la population et ses biens. Elle est censée nous protéger des attaques des voleurs et autres kidnappings. Mais rien ne marche.
Dans mon quartier, plusieurs familles ont pris l’initiative de mettre des agents de sécurité venus de différentes sociétés privées de gardiennage. Chaque famille aimerait les avoir, mais leurs services sont trop chers pour certains. Dans les parties plus modestes de la ville, les jeunes se mobilisent pour former des équipes de patrouilles civiles. C’est moins cher mais aussi trop dangereux, parce que ces jeunes passent des nuits entières à la belle étoile. Ils sacrifient leur temps de repos juste pour garantir la sécurité de leurs proches.
Les kidnappings s’ajoutent aux braquages
Ça fait un long moment que j’entends les gens dire que le kidnapping est en train de prendre de l’ampleur dans ma ville. Le cas le plus récent c’est celui d’un enfant de 13 ans, qui habitait la commune de Kadutu. Il avait été kidnappé, et qui avait été kidnappé par des personnes non autrement identifiées et qui et ses ravisseurs réclamait une rançon de 15 000 US dollars. Sa famille avait réuni ce qu’elle pouvait, et elle a entamé les négociations avec les ravisseurs. En fin de compte, elle a payé 3 400 US dollars et l’enfant a été libéré. A ce jour, les ravisseurs n’ont jamais été retrouvés. Ils avaient tout organisé, de sorte que personne ne pouvait savoir où ils se cachaient.
L’enfant, finalement libéré, est complètement traumatisé. Il aurait subi des choses tellement terrifiantes que quelques fois il se met à pleurer sans raison, d’après son cousin qui est notre voisin.
Je voudrais que les choses changent. Et pour cela, je recommande à notre gouvernement de :
- Remettre chaque chose à leur place en renforçant les forces de l’ordre dans les différents postes de la Police.
- De moderniser la police, afin de redynamiser ses différentes structures.
- De soutenir la police, en payant correctement et régulièrement les salaires de policiers.
A la population de ma ville de :
- Garder un œil vigilant et dénoncer auprès des services de sécurité tout acte suspect ou délictueux.
- Veiller les uns sur les autres et accompagner la police dans son travail de rétablissement de la sécurité.
