Merveille a 17 ans et elle étudie en première année à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe à Kinshasa. Après plusieurs années d'expériences d’enfant reporter, Merveille s'est lancée dans des études d'histoire, sciences sociales et gestion politique. Son but est de défendre les droits de ses pairs et de venir en aide. Selon elle, “il ne faut pas se limiter au rôle d’enfant reporter mais poursuivre cet engagement pour les enfants dans la vie d’adulte”.

Merveille is 17 years old and is in her first year of university in Kinshasa. After a few years of experience as Child Reporter, Merveille has decided to study History, Social Sciences and Political Management. Her goal is to defend her peers' rights and help. Merveille believes: ‘One must not restrict oneself to the role of being a child reporter, but continue this commitment for children into adult life.’

Aujourd’hui, le monde entier célèbre la Journée internationale de la jeune fille. Le thème de cette année est « Autonomiser les adolescentes : briser le cycle de la violence ». Ce thème fait écho à celui du Sommet de Londres, auquel mon camarade Enfant Reporter Nathan et moi avons participé en juillet, comme représentants des enfants congolais.

Pour la Journée de la Jeune Fille, nous souhaitons focaliser notre message sur le mariage précoce. Le mariage des enfants est malheureusement une pratique répandue dans notre pays : la RDC occupe la seconde place au monde.

Le mariage précoce est un sujet complexe, qui a de nombreuses causes. Parmi ces causes, il y a par exemple le manque d’éducation, l’influence des chefs religieux, en particulier dans les milieux ruraux, ou encore la pauvreté.

Le mariage précoce a des conséquences graves sur la vie d’une jeune fille, mais aussi sur la vie des enfants qu’elle pourra enfanter.

Chacun d’entre nous a déjà vu ces enfants dans la ville, ceux que nous appelons communément les enfants de la rue. Parmi eux, combien sont les fils ou les filles d’une mère mariée trop jeune, d’une jeune fille qui n’arrive pas à prendre soin de son enfant, parce qu’elle-même est encore une enfant ?

Le corps de l’enfant n’est pas prêt à accueillir un bébé. Trop de jeunes filles mariées trop tôt trouvent la mort en accouchant.

Pour de nombreuses jeunes congolaises, le mariage précoce a pour conséquence l’abandon des études. Comment moi, jeune fille et future femme, je pourrais contribuer à bâtir l’avenir du Congo si on ne m’en donne pas les moyens ?

Nous ne voulons pas vivre dans un espoir lointain, nous voulons voir ces espoirs se réaliser.

C’est pourquoi nous vous demandons, autorités ici rassemblées, par le pouvoir qui vous est attribué :

  • – D’investir pour toutes les jeunes filles de notre grand pays ;
  • – De poursuivre la stratégie visant à accélérer la promotion de la scolarisation et le maintien des filles à l’école, de sorte qu’elles soient munies des connaissances, des compétences, et de la confiance en soi nécessaires pour prendre leur vie en main.
  • – D’élaborer un plan d’action qui vise entre autres à mobiliser et créer une plateforme de travail avec les leaders coutumiers et religieux, pour qu’ils soient nos alliés dans la promotion de l’abandon de la pratique du mariage précoce
  • – De faire en sorte que chaque fille qui risque d’être victime, ou qui est victime de cette pratique, puisse avoir accès aux services appropriés, comme l’éducation, le soutien psychologique et les soins de santé.

Grâce à nos efforts et à nos convictions, nous avons réussi à arracher un acte d’engagement international lors du Sommet de Londres. Nous vous prions aujourd’hui d’adhérer à cet Acte, en vue de marcher de pair avec les nombreux autres pays qui se sont déjà engagés, afin de rendre la jeune fille autonome.

Donnons à la jeune fille congolaise les moyens de contribuer au Congo de demain, pour son bien, celui de ses enfants, et de nous tous.

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Notre participation au Sommet de Londres

Lors du Sommet de la Fille co-animé par le gouvernement britannique et l’UNICEF à Londres en juillet 2014, nous avons réfléchi avec des enfants du monde entier au sujet du mariage précoce, c’est-à-dire avant l’âge de la majorité, qui est de 18 ans dans notre pays, et sur les moyens d’y mettre fin.

Nous avons participé à plusieurs sessions d’activités, telle que « Le pouvoir d’une fille » avec la musicienne anglaise JESSY – J, qui a déclaré que «  la puissance d’une fille ne réside pas par le fait de la marier précocement, ni  de la mutiler un quelconque organe de son corps. Mais, cette puissance réside par le fait de la laisser s’exprimer, de l’envoyer à l’école et de la tenir la main ».

Une autre activité, que nous avons trouvée très importante était « La voix de la jeunesse ». Mme JUSTINE GREENING, Secrétaire du Développement International du Royaume Uni, nous a parlé du but du sommet : «  Que tous les pays puissent mettre leurs efforts ensemble afin de mettre fin à la MGF et au Mariage précoce des enfants et de faire en sorte que la voix des jeunes soit entendue sur ces sujets à travers le monde ».

Nous avons pu avoir l’engagement du Premier Ministre Britannique, M. David Cameron, et du Directeur Exécutif de l’UNICEF, M. Anthony Lake, pour leur accompagnement des plaidoyers que nous aurons à mener après le sommet. Ils l’ont promis non seulement aux jeunes Congolais, mais à tout jeune présent dans ce sommet parce que,  nous les jeunes, nous sommes la garantie d’un pays.

Il est très important de faire entendre nos voix. Comment ? En dénonçant toute mauvaise pratique qui handicape notre développement, comme nous l’avons fait à ce sommet.

Plus d’évolution et pas de contrainte traditionnelle pour les filles !

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Depuis octobre 2013, le gouvernement de la République Démocratique du Congo, la Delegation de l’Union Europeene, l’UNICEF et  la GIZ (organisation allemande de coopération internationale) ont démarré la mise en œuvre d’un programme appelé « Femmes et Hommes, progressons ensemble ».

Il s’agit d’un programme novateur et de haute portée politique qui répond aux Violences Basées sur le Genre  à travers une approche holistique et durable. Cette approche consiste à agir sur les causes profondes des violences basées sur le genre, en vue d’obtenir des résultats pérennes dans la perception du rôle et de la position de la femme et de l’homme dans la société congolaise.