Nathalie Mazinge, jeune reporteur de la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu.

Je suis Nathalie Mazinge, jeune reporter dans la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu, en RD Congo. Dans la nuit du mardi au mercredi 3 novembre, j’ai eu du mal à m’informer sur ce qui se passait dans ma ville de Bukavu.

 

Pourtant, j’ai suivi la radio sans apprendre grand-chose. C’est sur internet que j’ai pu avoir quelques informations. Mais aussi, il fallait faire attention pour choisir les bonnes informations.  Lorsque les balles sifflent dans la nuit, dans les quartiers Kavumu, Mugogo et Katana, nous les entendons durant toute la nuit.

 

Selon les informations qui me parviennent, il s’agirait d’un groupe de rebelles qui serait entré dans la ville de Bukavu et ses périphéries pour semer la terreur. Ces rebelles voudraient libérer la province des gouvernants actuels, disent encore d’autres sources. En tout cas, j’ai du mal à vérifier ces informations.

 

Mais au juste, que se passe-t-il exactement dans ma ville ? La question qui me tourmente et je n’ai pas de réponse.

Difficile de fermer l’œil quand les balles crépitent. Je tremble dans mon lit. Je ne sais pas quoi faire malheureusement. J’essaie de me connecter sur internet pour trouver les informations. Hélas, je réalise que je n’ai plus de méga pour surfer. Je reste confuse et la peur prend le dessus.

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Les premières informations sur internet

 

Après une heure de tirs continus, je suis toujours curieuse de savoir ce qui se passe dans ma ville. Est-ce encore la guerre qui reprend ? L’idée me passe par la tête. Pour en savoir plus, je décide de demander à ma mère son portable pour aller sur internet.

En ce moment, je découvre plusieurs informations qui circulent déjà sur internet. Difficile de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises informations.

 

Les différentes versions circulent déjà

 

Lorsque je parcours quelques groupes, je découvre que certaines personnes pensent que les tirs entendus sont ceux des militaires congolais. Il semble qu’ils revendiquent leurs soldes. Encore une fois, difficile de vérifier cette information.

D’autres informations disent que ce sont les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) qui auraient fait une incursion dans la ville. Les autorités de la province en ce moment-là n’ont pas encore communiqué officiellement.

Une autre source avance que ce sont des miliciens Maï-Maï qui auraient perpétré une attaque dans la ville.

 

Entre Fakenews et rumeurs, il n’y a qu’un pas 

 

Dans cette bataille de l’information, d’autres sources parlent encore d’un groupe rebelle dénommé Wazalendo qui aurait désarmé des militaires FARDC dans la ville de Bukavu pour tenter de libérer leurs collègues arrêtés récemment à l’Université officielle de Bukavu (UOB).

Je ne suis pas convaincu de ces différentes versions. J’allume la radio pour suivre les informations. Je trouve que les médias locaux à Bukavu n’ont pas non plus la bonne information. Ils tâtonnent. Ils communiquent sans donner plus de précisions. Difficile de savoir ce qui se passe réellement dans ma ville.

Je réalise combien l’information est importante. Surtout l’information officielle et la bonne. Pendant ce temps, je crains une nouvelle guerre à Bukavu.

Et je demande aux autorités locales et nationales de s’impliquer urgemment pour que la paix quotidienne revienne. La guerre n’a pas d’amis, dit-on.