Enfants reporters de Kinshasa, sont des enfants de moins de 18 ans qui sont engagés dans la promotion des droits de l'enfant en RD Congo.

Quatre amis enfants reporters et moi avons eu le privilège de passer deux jours avec l’artiste musicien Lokua Kanza. En plus d’être artiste, papa Lokua, comme je l’appelle affectueusement, est maintenant ambassadeur Unicef en matière d’éducation. Je suis Abigaël Mwabe, enfant reporter de Kinshasa. Je partage avec vous ce que j’ai vécu avec Lokua Kanza.

 

Pendant ces deux journées, le 7 et le 8 octobre 2021, nous avons échangé avec lui autour des différentes questions relatives aux droits de l’enfant en RDC. Ensemble, nous avons visité quelques enfants que l’Unicef accompagne à Kinshasa. Ces deux journées ont été superbes. Je pouvais discuter avec le grand Lokua Kanza comme on discute avec un ami. C’était incroyable ! 

Quelques jours avant le 7 octobre, mon encadreur m’a appelé pour m’annoncer le programme de nos rencontres avec Lokua Kanza, star internationale de la musique congolaise. La première journée s’annonçait particulièrement chargée parce qu’on devait visiter trois sites. Le deuxième jour était moins chargé. 

Lokua Kanza avec les enfants

Lokua Kanza, ambassadeur de l’Unicef pour l’éducation (@ponabana)

Avec Lokua, nous avons visité le centre d’accueil d’urgence pour enfant de Bandalungwa, l’une des 24 communes que compte la ville de Kinshasa. Ce centre accueille temporairement les enfants qui autrefois vivaient dans la rue. Ils y sont logés, éduqués et scolarisés. Le centre est appuyé par Unicef RDC. 

 

Arrivé sur place, nous avons rencontré les enfants dans une des salles du centre. C’était de très beaux enfants. Il y en avait de tous les âges. La plus petite devait avoir autour de 5 ans et le plus grand 17. Nous étions tous ensemble assis en ovale, les enfants, Lokua, les encadreurs du centre, le staff Unicef et nous enfants reporters. Il faisait un peu chaud. Mais j’étais tellement contente de rencontrer ces enfants en compagnie de Lokua que je faisais abstraction de la chaleur. 

 

Le privilège d’être pris en charge

Après les présentations, quelques enfants nous ont raconté comment ils se  sont retrouvés au centre. Certains d’entre eux ont été accusés de sorcellerie et chassés de la maison. C’était le genre d’histoires qui te font réaliser à quel point tu es privilégiée quand tu es nourri par des parents et que tu as un toit. Je voyais que Lokua était très touché par le vécu de ses enfants et il n’était pas le seul. 

 

Si la joie de rencontrer une célébrité  était au rendez-vous, ces  enfants filles et garçons n’ont pas manqué d’exposer leurs talents. Mais aussi, ils ont partagé leurs rêves. Même s’ils peuvent être discriminés à cause de leurs conditions de vie, ils restent des enfants comme tous les autres avec des rêves et de l’espoir. En plus, ils croient en l’avenir !

 

Le travail paie

 

Quelques-uns ont chanté et même dansé. Une jeune fille nous a épatés lorsqu’elle a rappé. C’était top. Ensuite Lokua leur a prodigué quelques conseils.  Il leur a rappelé que le travail paie et qu’il ne faut jamais perdre espoir. C’est sur une promesse de Lokua  que nous nous sommes quittés : « Nakeyi kasi lobi nako zonga… » a-t-il dit comme il l’a chanté dans « Nakozonga », l’une de ses compositions.

 

Après la rencontre avec les enfants du centre, j’ai interviewé Lokua pour avoir ses impressions devant la caméra puis il est reparti pour le siège de l’Unicef. 

Mes amis enfants reporters et moi sommes reparties pour le siège du réseau des encadreurs pour l’initiation à la participation des enfants (REIPE) où Lokua Kanza nous a encore rejoint autour de 14  heures pour préparer une émission sur le lavage de mains. 

 

Lokua nous a aussi posé des questions pour savoir ce que nous faisons en tant qu’enfant reporter et ce qui nous a poussé à le devenir. Nous lui avons expliqué ce que nous faisons. Et nous en avons encore posé des questions. 

Après ce bref entretien, Dan, Ketsia et moi nous sommes dirigés vers le siège d’Unicef RDC pour enregistrer une émission avec Lokua. Nous avons abordé trois thématiques : l’Environnement, les Violences basées sur le Genre et la Vaccination

 

La femme est une reine

 

Lors de l’émission, j’ai ténu à connaitre quelle image a-t-il de la femme. Parce que Lokua Kanza est connu pour la pureté si je puis le dire des mots dans ses chansons. Ce qui est différent de certaines chansons congolaises qui présente une image chosifiée de la femme. J’ai été très touché par sa réponse. 

« J’ai grandi avec une mère battante, une mère qui subvenait seule sans emploie aux besoins de ses enfants » a-t-il dit. « L’image que j’ai de la femme c’est celle d’une reine » a ajouté Lokua Kanza. Il ne cautionne pas la violence contre la femme. « Celui qui ne respecte pas la femme n’a rien compris de la vie » a-t-il précisé. 

 

Il a également rappelé l’importance des vaccins et émis le vœu de voir un Congo propre, un Congo avec des arbres et surtout un Congo bien entretenu.

Nous avons aussi enregistré une émission d’une trentaine de minutes à la radio okapi avec Jean-Marc Matwaki (dit Jeannot). Lokua nous a révélé qu’il a souffert de covid-19 et qu’il s’était fait vacciné. 

Vous ne vous en rendez peut-être pas compte mais Lokua est un artiste hors du commun. Selon le directeur de la Radio Okapi, il est l’un des rares artistes congolais qui a su parler par sa musique aux peuples de tous les continents. Pour avoir passé deux jours avec lui, je peux vous assurer que derrière l’artiste, il y a un homme bon. Il est très simple, gentil et accessible. C’est la caractéristique des grands. Avec Lokua comme Ambassadeur, je suis persuadée que les droits de l’enfant feront du chemin en RDC. Chapeau à l’artiste !