Jeudi 7 avril, en début de soirée, une explosion s’est produite à Goma, dans le camp Katindo, dans la province du Nord-Kivu. C’était précisément dans un restaurant de fortune appelé « Nganda Wera Maison Mère », non loin de la maison de Jules, que nous avons rencontré ce vendredi matin. En fait, dans la ville de Goma, une espèce de panique est observée, juste après cette explosion.
Et pourtant, lorsqu’on rencontre Jules, un enfant de 14ans et qui vit à quelques mètres du lieu du drame, il a encore peur. Et il va nous raconter comment il a vécu cette explosion.
« C’était vers 18h, nous avons entendu le bruit d’une détonation, comme si quelque chose avait explosé. C’était dans un nganda. Les militaires étaient à l’intérieur. Il y a eu plusieurs morts et plusieurs blessés. Jusqu’à ce vendredi matin, on récupère encore d’autres corps pour les conduire à la morgue », raconte Jules.
« Quand j’ai écouté l’explosion, j’ai cru que c’étaient des rebelles qui entraient dans la ville de Goma», se souvient l’enfant.
En effet, Jules vit dans le camp Katindo, une zone pleine de militaires. Il recommande «au gouvernement de demander aux militaires de ne pas se déplacer avec des armes ou des grenades et autres engins explosifs».
Pour ma part, j’estime qu’il serait même recommandé au gouvernement, dans l’idéal, de délocaliser ce camp militaire, loin de la ville de Goma. En fait, l’explosion qui s’est produite démontre qu’avec la présence de ce camp près des habitations des quartiers voisins, les enfants sont exposés aux risques d’autres explosions.
Cette explosion rappelle que, malgré l’état de siège, l’insécurité règne toujours à Goma. Et nous vivions dans la peur.
Encadreur: Jospin Benekire
Pole Goma et surtout courage cher confrère