Aimée M, jeune reporter de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu.

Aujourd’hui encore, nous n’irons pas à l’école. C’est le deuxième jour. Des explosions se sont produites le week-end dernier à Beni, une ville dans l’est de la République démocratique du Congo. Et c’est ma ville. Du coup, le maire de la ville a décidé de fermer les écoles et autres lieux publics pendant deux jours. Sauf que les enfants s’inquiètent pour la suite du programme scolaire. 

D’abord une bombe artisanale a explosé  dans une église de Beni, ont rapporté plusieurs médias. Ensuite, il y a eu une deuxième bombe, le jour suivant. Pourtant, lundi matin, les élèves ont pris la route pour l’école.

Une fois sur place, les responsables d’écoles ont demandé aux élèves de rentrer  à la maison. L’information sur la fermeture des écoles n’a pas bien circulé la veille, il me semble. Certains parents n’ont pas été informés sur la décision du maire de la ville à cause de l’insécurité.

Je m’appelle Aimée. J’ai 16 ans. Comme tous les enfants de la ville de Beni, la fermeture des écoles inquiète. Le coronavirus a déjà impacté le programme scolaire depuis l’année dernière.

 

Les enfants vivent la peur au ventre, c’est sûr! 

 

Depuis ces explosions, les enfants de la ville de Beni sont inquiets. La situation que connait leur ville ne s’améliore pas. Certains s’inquiètent de la situation sécuritaire, d’autres de la liberté des mouvements, d’autres  encore sont préoccupés par le programme de l’année scolaire. Ce dernier avait déjà été bouleversé à cause de la pandemie de Covid-19, l’année dernière. La fermeture des écoles ne rassure pas les élèves.

« Avec ce couvre-feu, les autorités ne risquent-ils pas de suspendre nos activités scolaires ? », s’interroge Roger Kakule, un jeune de la ville.

 

Le parlement d’enfants de Beni soutient le couvre-feu

 

« Je crois que pour préserver la vie des enfants, cette décision vaut la peine d’être prise par le maire. Si les assaillants arrivent à cibler une école, les enfants courent des risques pour leurs vies », a dit Joël Kavuya, encadreur principal du parlement d’enfants de Beni.

Il demande également aux parents de bien s’occuper de leurs enfants pour éviter qu’en jouant, les enfants ne soient victimes d’attaques des terroristes et autres rebelles.

« Il faut intensifier des séances de sensibilisation des enfants afin que les enfants ne puissent pas confondre les explosifs aux jouets », a plaidé un parent qui s’inquiète pour ses enfants qui ont l’habitude de tout ramasser.