Je m’appelle Schadrack Mwant Yav. En fait, je suis le président du comité des enfants de Kasungami, dans la commune annexe de la ville de Lubumbashi. Je vais vous parler d’une fille qui veut se marier, alors qu’elle est encore mineure. Je préfère l’appeler Georgette.
Georgette a 16 ans et vit dans mon quartier. L’année passée, Georgette étudiait à l’école Saint Mathias, une école de notre quartier.
Georgette veut le mariage
Pendant les grandes vacances, Georgette a trouvé un fiancé. Quelque temps après cette rencontre, elle décide de présenter l’élu de son cœur à ses parents. Et elle demande à ses parents d’accepter de recevoir son fiancé qui a promis de revenir avec la dot pour l’épouser. Les parents de Georgette sont conscients que le mariage des mineurs est interdit par la loi. Ils s’opposent à la demande leur fille. En fait, souvent, on entend des histoires des parents qui marient leurs filles de force. Mais, ici, c’est l’enfant qui veut se marier.
Les parents conseillent à leur fille de finir d’abord ses études avant de penser au mariage. Pour eux, pendant ce temps, leur enfant sera déjà majeure. Georgette ne veut pas l’entendre ainsi. Elle cherche toujours à convaincre ses parents. Les parents sont restés catégoriques. Alors pour les convaincre, la fille menace même de se suicider.
Les parents ont pris peur face à ce qui ressemble à un chantage affectif de leur fille et ont fini par céder à sa demande. Georgette ne va plus à l’école. Elle attend que son fiancé vienne verser la dot pour la prendre en mariage.
Comment éviter ce mariage précoce ?
Je ne sais pas si Georgette a conscience de ce dans quoi elle s’engage. En fait, l’enfant s’engage dans un mariage précoce en n’étant pas encore mature et elle va violer la loi. En effet, certaines filles, lorsqu’elles sont à l’âge de la puberté, elles tombent amoureuses et veulent se marier. Selon la Convention relative aux droits de l’enfant, le mariage précoce est interdit. Je voudrais que certaines Ong locales et internationales puissent s’impliquer pour décourager les filles à se marier précocement à Kasungami et dans d’autres villes de la RDC.
Est-il encore possible de restituer l’argent de la dot du fiancé de Georgette ? Cela peut aussi être une solution. En fait, je me dis, est-ce qu’on ne peut pas déplacer cette fille pour qu’elle aille vivre dans une autre ville où elle peut mieux être encadrée et se concentrer sur ses études ?
Quand elle aura sa majorité, si elle tient toujours à son fiancé, ses parents pourront l’accompagner dans son choix à ce moment-là. C’est un peu délicat, vu les menaces que l’enfant avance pour convaincre ses parents. Je suis désolé de voir que dans ce cas, les parents ont raison de s’opposer au choix de leur fille.