Il y a quelques semaines, j’ai rencontré Carine, une jeune fille âgée de 15 ans. Elle habite Dipa, un quartier périphérique de la ville de Mbuji-Mayi dans la Province du Kasaï-Oriental. Un jour, Carine a fait une très forte fièvre et a été conduite au centre de santé. Rapidement, l’infirmière a diagnostiqué diagnostique qu’il s’agit de la fièvre typhoïde due à la consommation de l’eau non potable.
Depuis toujours, la famille consommait l’eau de la rivière Kanshi, située à quelques mètres de la maison sans savoir que cette eau mettait en danger leur santé. Après quelques jours de traitement, Carine a retrouvé santé. Avant son retour à la maison, l’infirmière a recommandé aux parents de la jeune fille d’utiliser uniquement de l’eau potable pour la consommation et les tâches ménagères afin de protéger la famille contre les maladies d’origine hydrique.
Hélas, le robinet le plus proche se trouvait à environ 5 kilomètres de la maison. Fille unique de la famille, Carine a été contrainte de parcourir 10 kilomètres tous les jours, à pied, pour s’approvisionner en eau potable. La jeune fille se levait à 4 heures du matin pour pouvoir se rendre au robinet, ce qui l’a une fois exposée au viol. « Un matin alors que je me précipitais pour être en tête de la file d’attente, un homme qui avait pris cachette dans la brousse qui sépare mon domicile et le point de ravitaillement en eau, m’a attiré et m’a obligé à le suivre dans l’obscurité », m’a raconté Carine en sanglots. La jeune fille, effrayée, a crié de toutes ses forces pour alerter les autres femmes qui venaient chercher de l’eau. « Elles ont entendu mes cris et m’ont secouru », conclut Carine.
L’eau, c’est la vie
Le problème de l’eau potable à Mbuji-Mayi est récurrent. Carine et sa famille ne sont pas les seules victimes du manque d’eau. Pourtant, la Convention relative aux droits des enfants précise que chaque enfant a le droit d’être protégé et soigné des maladies, de boire et de manger suffisamment pour grandir en bonne santé. Je demande aux autorités de la ville de prendre toutes les mesures possibles pour garantir l’accès en eau potable et de qualité à proximité de ménages en faveur de tous les enfants.
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- Incidences sociales de la corvée de l’eau en milieu rural chez les filles
- L’eau est une denrée rare pour les habitants de Kananga
- Les filles peuvent mieux qu’aller puiser de l’eau !
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Ton article m’a beaucoup inspiré
Dans mon quartier ( mbudi c’est près du fleuve à Kinshasa ) des enfants sont exposés à la même situation, mais eux doivent s’approvisionner en eau dans une source près du fleuve exposés à plusieurs risques comme Carine
Les parents doivent toujours veillés sur leurs enfants pendant le puisage de l’eau par leurs filles.Ne faut pas aller seule puiser de l’eu à une grande distance,car cela constitue un grand danger .Mieux vaut prévenir que guérir.