Divine Musao, 15 ans, est Enfant Reporter de Kipushi dans la province du Haut-Katanga.

Je suis Divine Musao, enfant reporter du territoire de Kipushi dans le Haut-Katanga. Dans mon quartier, une fille de 9 ans a disparu voici déjà 3 semaines. Elle s’appelle Bernice. Elle habite le quartier Mungoti. Toutes les recherches menées n’ont pas réussi à retrouver sa trace.

 

 

Le voisin serait responsable de cette disparition

 

Dimanche 24 juillet, Bernice, ses frères et soeurs sont allés à l’église à Lubumbashi, à 30 km de Kipushi. De ce qu’explique Shekinah, sa grande-soeur de 14 ans, « Notre voisin, de sa propre initiative, est venu nous prendre dans un véhicule. Il nous a amenés dans son église. Papa et maman n’étaient pas à la maison quand nous sommes partis. »

Je me demande comment ce papa s’est permis de déplacer les enfants de son voisin en son absence, pour parcourir jusqu’à 30 km ? De surcroit, il n’a fait aucun suivi pour les sécuriser.

 

Dans un moment de distraction générale

 

De ce qui ressort des témoignages,  la fille serait sortie de l’église sans que personne n’y prête attention, même pas mle service du protocole. Bernice ne connait pas la ville de Lubumbashi. C’est comme cela qu’elle aurait disparu. Le culte s’est du coup transformé en deuil pour ses frères et sœurs. «Lorsque nous avons constaté la disparition de Bernice, le Pasteur m’a prise sur la moto. Nous avons circulé presque dans tout le quartier à sa recherche, mais sans succès», dit Shekinah.

 

Tristesse et douleur

 

La nouvelle est tombée comme la foudre pour la mère, qui sous-entend déjà que sa fille aurait perdu la vie : « J’aurais voulu que ma fille soit malade et qu’elle meurt dans mes bras. Je suis en train de pleurer ma fille sans toutefois savoir où elle est enterrée. Bernice est ma 6ème fille. Je suis en train d’élever mes enfants avec beaucoup de difficultés. Je pense que c’est un coup monté pour kidnapper ma fille. Il a fait semblant de les amener à l’église pour réussir sa mission », dit maman Kapi, mère de Bernice.

Toute la maison est dans le chagrin, de la mère au dernier enfant. Tout le monde est triste. « Je demande à tout celui qui retrouverait ma fille de l’amener au bureau de l’UNICEF à Lubumbashi», a demandé sa mère.

Une plainte sans suite

 

Dès le retour des enfants à Kipushi, lundi 25 juillet, le parquet de grande instance de Kipushi a été saisi. Le voisin a été placé aux arrêts, avant d’être libéré deux jours après. « Nous l’avons amené au Parquet mais celui-ci l’a acquitté disant qu’il n’y a aucune raison de l’arrêter. Nous ne savons plus quoi faire » explique la mère de l’enfant, désespérée. Après ces paroles, elle fondu en larmes, et je n’ai pas pu retenir les miennes. J’ai ressenti toute sa douleur, celle de perdre une personne proche.

 

Etablir les responsabilités

 

Bernice comme ses frères et soeurs ont été déplacés à 30 kilomètres de leur habitation, sans le consentement de leurs parents, et surtout en leur absence. Civilement, il y a un responsable dans cette affaire. Mais à ce jour, le voisin a été libéré, et l’enfant n’est toujours pas retrouvé.

L’article 161 de la Loi portant protection de l’enfant en RDC stipule : « Quiconque enlève ou fait enlever, arrête ou fait arrêter arbitrairement, détient ou fait détenir un enfant par violence, ruses, ou menaces, est puni de deux à cinq ans de servitude pénale principale. »

 

Mon plaidoyer

 

Je demande à toutes les ONG de la protection de l’enfant,  et à toutes les autorités de s’impliquer pour que justice soit rendue. Tous les services de sécurités doivent se lever et mener des recherches pour que Bernice soit retrouvée.

 

 

 

Encadreur : Christian Katondo