Praise, 13 ans, est Enfant Reporter dans de la Province du Tanganyika. Il a été formé en 2017 aux différentes techniques de plaidoyer et de participation.

Un garçon déguisé en rebelle pour son rôle dans une pièce de théâtre (UNICEF RDC Oatway)

À l’occasion de la Journée Internationale de l’enfant soldat célébrée le 12 février, je tiens à vous parler de l’enrôlement des enfants dans les milices d’autodéfense qui pullule dans notre province.

Kayemba est un garçon de mon âge qui était enrôlé dans un groupe d’autodéfense dans la Province du Tanganyika, au sud-est de la République Démocratique du Congo. Durant un an, il a été combattant actif parmi des centaines d’autres. Dans leur nouveau métier, ces enfants sont parvenus à incinérer des cases, des centres de santé et  des écoles primaires. Ils ont aussi, avec leurs flèches, attaqué des enfants et des adultes pygmées. À 13 ans, Kayemba a abandonné ses études primaires pour protéger sa communauté et se vante d’avoir tué deux adultes…

Mon cœur est débordé d’angoisse et rempli de colère de voir que deux peuples frères – les Pygmées et les Bantous – mettent en compétition leurs enfants pour tuer et s’entretuer. Le recrutement, l’utilisation des enfants est le pire crime qui soit perpétré contre les enfants. Pourtant, dans la Province du Tanganyika, ces crimes restent impunis. L’avenir de cette génération est en danger ! Combien d’enfants enrôlés dans les milices attendez-vous pour agir ?

Les chefs des milices se plaisent à recruter et utiliser des enfants dans leurs combats. Ils foulent la Convention relative aux droits de l’Enfant aux pieds. L’article 38 stipule qu’en cas de guerre, les enfants doivent spécialement être protégés. La Loi portant protection de l’Enfant précise aussi que l’enrôlement et l’utilisation des enfants dans les groupes armés et la police sont strictement interdits.

Je demande à son Excellence Monsieur le Gouverneur du Tanganyika d’affirmer l’autorité de l’Etat en appliquant les lois de la République, sans distinction de tribu, de l’âge et du niveau socioéconomique. Il est nécessaire de demander la libération des enfants enrôlés dans les milices sévissant dans notre province mais aussi d’appliquer la gratuité de l’enseignement primaire pour éviter que d’autres enfants comme Kayemba rejoignent les milices.

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