Je suis Francine Mwamini, enfant reporter de Kipushi. J’ai croisé Gaëtan, un enfant de mon quartier Katshoma. Il a 15 ans.
Lorsque je rencontre Gaëtan, il pousse un chariot qui contient des briques. Je me pose de questions pour savoir comment est-ce qu’il peut faire ce travail aussi dur. Sa condition me dérange et je veux en savoir plus.
Pas de frais scolaires, pas d’examens
Gaëtan étudie à l’institut Furaha de Kipushi. Et à l’approche des examens du premier semestre, le Directeur de son école a donné des instructions en rapport avec les examens. « Aucun élève ne peut passer ses examens s’il n’est pas en ordre avec tous les frais scolaires », a déclaré le Chef de l’établissement. Gaëtan qui vit avec sa mère, n’avait pas encore payé les frais scolaires exigés. Sa mère n’arrive pas à lui payer les études. Pour ne pas manquer ses examens, Gaëtan, élève en électricité, a trouvé une idée : travailler pour payer ses frais et ne pas rater les examens. Il décide de devenir pousseur de chariot, lorsqu’il qu’il a du temps.
« Je ne veux pas rater les examens. Et il faut chercher de l’argent. Je suis prêt à faire n’importe quel travail pour trouver de l’argent. L’important pour moi est de payer mes frais scolaires», m’a-t-il confié. Comme Gaëtan, dans la ville de Kipushi, je vois d’autres enfants pousser des chariots. Mais, je ne sais pas s’ils le font, eux aussi pour payer les frais scolaires.
Les risques de cette activité
Gaëtan a l’air très fatigué et n’est pas très propre. Pieds nus, il transpire de partout. En fait, pousser le chariot n’est pas un travail adapté à son âge. J’étais juste choqué d’apprendre qu’il est encore élève et qu’il fait ce travail. En plus, comme il n’en a pas l’habitude, il souffre physiquement. En fait, cela pourrait avoir des conséquences sur sa santé. Une fois qu’il tombe malade, il ne pourra pas poursuivre normalement sa scolarité. Et pourtant, il ne voulait pas manquer ses examens du premier semestre.
Que dit la loi sur le travail des enfants ?
L’article 53 de la loi portant protection de l’enfant en RDC stipule que : « les pires formes de travail des enfants sont interdites. Sont considérées comme pires formes de travail des enfants, les travaux qui, par leur nature et les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la croissance, à la sécurité, à l’épanouissement, à la dignité ou à la moralité de l’enfant ». La loi est bien claire, mais face à sa condition Gaëtan, n’a pas eu d’autres choix que de pousser le chariot. D’autres enfants à Kipushi font comme lui.
Pour le bien-être des enfants, je demanderais aux autorités scolaires de ne pas conditionner la participation aux examens par le versement de la totalité des frais scolaires. Parce que cela pousse d’autres enfants à des travaux lourds pour trouver de l’argent.
J’aimerais aussi que les autorités locales puissent veiller au respect de la loi qui protège les enfants de travaux lourds.
Encadreur : Christian Katondo