Abischai Mbayo, enfant reporter de Kipushi, dans la province du Haut Katanga

Je suis Abichai Mbayo, enfant reporter de Kipushi. Un homme de 30 ans a été surpris avec une mineure de 15 ans. Il était sur le point de la violer dans une brousse.

 

En fait, la scène se déroule dans le quartier Katshoma, un soir vers 19 heures.

L’homme âgé de 30 ans est divorcé. Il a conduit ce soir la fille dans une brousse à Kitshangalayi, une zone polluée et presque à l’abandon. Après avoir déshabillé l’enfant, il a été arrêté par des agents des services des renseignements avant de passe à l’acte. En gros, tentative de viol.

Les deux agents ont surgi. L’homme et sa victime ont été conduits à la Police.

Il faut une sanction sévère

J’ai rencontré l’homme en question à la Police. Il avoue avoir voulu violer l’enfant. « C’est vrai que j’ai déshabillé la fille. Au moment que je voulais passer à l’acte, deux agents de l’ANR m’ont arrêté et m’ont amené ici. Je vais l’épouser. Je l’aime », m’a-t-il dit. La question est de savoir ce que cet homme entend par épouser une fille, mineur, alors qu’il était sur le point de la violer. J’ai du mal à comprendre cette explication.

Sa version est confirmée par la victime. Et là encore, je me demande comment un enfant de 15 ans a pu se retrouver à cette heure à l’extérieur. L’homme l’avait forcée ? Je n’ai pas posé la question. Mais, je me pose des questions. En fait, l’Officier de Police Judiciaire qui instruit le dossier m’a dit qu’il a demandé des examens sur la fille avant de décider. « J’attends les résultats du médecin. J’ai envoyé une réquisition et dès que j’ai les résultats, je vais transférer le dossier au Parquet de Grande Instance. C’est le Procureur qui va décider de la sentence », m’a expliqué l’OPJ.

Que dit la loi sur le viol ?

L’article 19 de la Convention Internationale des droits de l’enfant alinéa 1 déclare que: « les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié ».

L’enfant est donc protégé par la loi contre le viol. Il faudrait maintenant que les autorités judiciaires puissent prendre les décisions qui s’imposent contre cet homme, qui n’a certes pas violé, mais il était sur le point de le faire. Heureusement que les agents des services de renseignements l’ont arrêté à temps. Il faudrait que les parents puissent sur leurs enfants. Je crois qu’il n’est pas prudent de laisser les enfants sortir à certaines heures. Déjà qu’il y a des cas d’insécurité, en plus il y a des violeurs potentiels qui rodent.

J’estime qu’il faut aussi, ensemble, dénoncer tout cas de viol, et plus encore des viols sur mineure.

 

Encadreur : Christian Katondo