La corruption dans les écoles met à mal l’éducation des enfants. Elle est répandue en RDC et est toujours présente avec l’instauration de la gratuité de l’enseignement. Ben dénonce la corruption dans son école. Il est élève en 6ème année Biochimie.
À Kinshasa, dans mon école, la corruption est présente et prend toujours un peu plus d’ampleur. Pour passer de classe, les élèves corrompent certains enseignants avec de l’argent.
Les surveillants sont souvent corrompus par les élèves. Une fois, un élève de 7ème année primaire avait apporté par imprudence son téléphone à l’école. Le surveillant le lui avait confisqué et l’élève avait proposé au surveillant 2000 FC pour récupérer son téléphone. Le surveillant avait accepté cet argent. Après cela, l’élève s’était senti plus fort et n’avait plus la crainte d’enfreindre le règlement parce qu’il savait qu’il pourrait toujours corrompre.
Le directeur de discipline corruptible
L’exemple de cet élève n’est pas un cas isolé. Je ne compte pas le nombre de fois où mes collègues ont corrompu le vigile lorsqu’ils arrivaient en retard à l’école ou donnaient de l’argent à un professeur pour compenser un travail non rendu. La pratique est tellement ancrée dans mon école que c’est devenu normal. « Je vais vous accuser chez le préfet » menace souvent le directeur de discipline pour nous amener à lui donner de l’argent afin d’éviter la rigueur du préfet.
Lorsque nous sommes en public, le directeur de discipline présente un semblant de rigueur. Il parle avec fermeté. Lorsque le nom d’un élève est repris sur la liste de bavards, le directeur de discipline lui demande d’apporter certains objets comme : un ballet, des rouleaux de papiers hygiéniques ou du savon comme punition. En réalité, ces punitions sont un prétexte pour rançonner les élèves. Aucun élève n’apporte vraiment ces objets. En coulisse, le directeur de discipline demande de l’argent à la place.
Cette situation n’améliore pas l’éducation des enfants. Les élèves n’ont plus la volonté de travailler dur pour réussir ou de se réveiller tôt pour arriver à temps à l’école. Ils ont trouvé la corruption comme alternative.
Les autorités doivent agir
En tant qu’enfant reporter, je me suis demandé ce qui pouvait être à la base de ce fléau. Je pense que c’est en partie dû au fait que les enseignants ne sont pas bien payés. Je pense que s’ils étaient bien payés, ils ne se laisseraient peut-être pas corrompre par des petites sommes.
Toutefois, être bien payé ne suffit pas. Encore faut-il avoir une bonne moralité, être incorruptible. Je me demande si une bonne moralité fait partie des critères pour devenir enseignant en République Démocratique du Congo? Il serait bien que les autorités congolaises puissent se pencher sur cette situation.
Pour lutter contre la corruption dans les écoles, je demande au ministre de l’Education:
- d’assurer le paiement régulier des enseignants;
- de s’assurer de la compétence et de la bonne moralité des enseignants;
- de sanctionner les enseignants corrompus.
J’espère que ces propositions permettront, si pas de mettre fin à ces pratiques, mais d’en réduire l’ampleur. Car la corruption tue l’éducation des enfants.
Oui c’est un mal qui devrait être banni de nos écoles
J’espère que ces propositions pourront aider.