Merveille Umba, 17 ans, est enfant reporter dans la ville de Matadi, province du Kongo Central.

Je me présente : je suis Merveille Umba, une Enfant Reporter de Matadi dans la province du Kongo-Central et je suis mukongo. Je ne suis pas fière de dire que je suis mukongo, car je ne parle pas le kikongo qui est la langue parlée par ce peuple bantou d’Afrique centrale.

 

Une culture en voie de disparition

Je suis née kongo, mais je me sens un peu étrangère dans ma province. Mes parents ne m’ont jamais appris le kikongo ni le kiyombe, le dialecte local. Ils le parlent pourtant, mais seulement avec la famille qui vient nous visiter de temps en temps.

C’est une grande pauvreté pour moi car je sens qu’il y a des choses qui me manquent dans la culture africaine et congolaise. Je ne parle que le français et le lingala à la maison. La majorité des amis ne parlent que le français et le lingala.

Même à l’école, certains de nos enseignants ne savent pas nous expliquer quelque chose en kikongo. Le kikongo est en train de disparaitre car si les enfants d’aujourd’hui ne le maitrisent pas, ils ne pourront pas l’apprendre aux prochaines générations. Je serais moi-même incapable de l’apprendre à mes enfants.

 

Il n’est pas trop tard pour sauvegarder notre culture

Lorsqu’on se déplace, on remarque que même dans les villages qui se trouvent sur la Route nationale reliant Matadi à Kinshasa, les vendeurs ne parlent que lingala. Est-ce que nous avons aujourd’hui encore notre culture kongo ?

Heureusement, j’entends encore des personnes dans la rue parler en kikongo et celle me donne de l’espoir. J’ai 17 ans aujourd’hui et je suis déterminée à apprendre le kikongo. Je recommande aux autorités de la province du Kongo-Central de sauvegarder notre culture et notre langue, en mettant en place des cours dans les écoles dès le bas âge.

 

Encadreur : Ange Lumpuvika