Lorsqu’un enseignant veut construire sa maison, il utilise des élèves pour transporter les briques jusqu’au chantier. Un jour, nous étions à l’école, l’enseignant nous a demandé de quitter l’école pour aller transporter ses briques.
On nous a obligé à chaque élève de porter 3 à 4 sur la tête.
Je m’appelle Getou Tumba Ibale. Je suis une élève de la 6ème année primaire à Kamonia dans la province du Kasai et j’ai 13 ans.
Je ne comprends pas comment on peut utiliser des enfants pour des travaux lourds. C’est interdit par la loi portant protection de l’enfant. Un travail qui nuit à la santé de l’enfant entre dans la catégorie des pires formes de travail des enfants. Et pourtant, certains enseignants et responsables de mon école nous obligent à effectuer des travaux lourds. C’est une pratique très courante à Kamonia.
Nous avons des maux de tête
Après ces travaux, on rentre à la maison avec des maux de tête et des douleurs partout. Nous transpirons sous le soleil ardent. En plus, nous marchons à pied sur plusieurs kilomètres avec des briques sur la tête, souvent sans avoir rien mangé.
Quand nos parents nous envoient à l’école, ce n’est pas pour porter des briques mais pour étudier. La place de l’enfant est à l’école et non sur la route en train de transporter des briques. Imaginons qu’un enfant tombe et s’évanouit à cause de cette longue marche à pied. Comment l’école va l’expliquer aux parents ?
Je voudrais que les responsables de l’enseignement prennent des mesures pour interdire l’utilisation des élèves comme main-d’œuvre. Les élèves ne sont pas des ouvriers des chantiers des enseignants. Il faut que ça cesse !
C’est comme si les différentes lois portant protection et respect des droits de l’enfant n’étaient pas bien assimilées par les enseignants et les chefs des établissements scolaires.