Miriele Simisi, 15 ans, est Enfant Reporter de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu.

Les 16 Jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes et des filles ont démarré le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Dans le cadre de cette campagne, j’ai participé à une descente sur le site de personnes déplacées de Bulengo pour échanger avec les filles et les enfants du camp.

 

Que sont les violences contre les femmes et les filles ?

L’acronyme « VBG » peut paraitre difficile à comprendre pour certains enfants et même pour certaines grandes personnes. La violence basée sur le genre (VBG) est l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu en raison de son identité de genre, selon l’ONU Femmes.

Beaucoup de personnes ne considèrent que la violence sexuelle comme faisant partie des VBG, alors qu’il existe de nombreuses autres formes de violence, telles que la violence psychologique, la violence physique, le harcèlement, etc.

 

Quelle est la situation à Bulengo ?

A Bulengo, les enfants sont conscients de l’existence des VBG, mais au-delà du viol, ils banalisent les autres formes de VBG car ils se trouvent dans un environnement qui expose principalement les jeunes filles et les femmes à ce type de violence. L’alcoolisme est très répandu dans le camp, ce qui expose les jeunes filles à des attouchements, des insultes et à être rabaissées par les hommes, surtout lorsqu’ils sont ivres.

« Dans le camp, nous ne pouvons pas porter plainte si un homme nous harcèle ou nous touche de manière inappropriée. Ils disent que ce ne sont que des plaisanteries, tant qu’il n’y a pas de viol, ça passe », dit une fille.

« Nous nous sentons plus en sécurité pendant la journée que pendant la nuit, parce que la journée, il est rare qu’un homme te touche ou te force à faire quoi que ce soit », raconte l’une d’entre elles.

« N’ayant pas de parents, nous vivons avec notre grande sœur de 19 ans qui s’occupe de nous. Les hommes le savent et entrent chez nous sans y être invités, que ce soit de jour comme de nuit », explique une autre.

 

Un Espace Sûr pour protéger les femmes et les filles

Avec le soutien de l’UNICEF, l’ONG Heal Africa gère un espace ouvert aux femmes et aux filles que l’on appelle « Espace Sûr ». Là, elles participent à des groupes de discussions et sont formées aux métiers tels que la couture, la coiffure, etc. Cet Espace Sûr met les femmes et les filles à l’abri des VBG.

Celles qui ont subi des violences peuvent être prises en charge. « Nous avons l’opportunité de dénoncer tout ce qui nous met mal à l’aise. À l’Espace sûr, nous pouvons discuter des injustices que subissent les femmes dans le site », confie l’une des adolescentes.

Conformément aux articles 170-172 de la Loi portant sur la Protection de l’Enfance et à la Convention relative aux droits de l’enfant, l’enfant doit être protégé contre toutes les formes d’exploitation et de violence sexuelle. Plus que tout, les filles qui vivent dans une région en guerre doivent être protégées.