Jacob Botombe a 17 ans. Il est enfant reporter de l'Ituri, Bunia.

L’éducation est un droit fondamental pour chaque enfant. À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, des écoles privées sont de plus en plus nombreuses. Très sollicitées, le coût élevé des établissements constitue une préoccupation majeure pour les parents. Je suis Jacob Botombe, enfant reporter de l’Ituri.

 

J’ai échangé avec des responsables de quelques écoles privées et des parents. Je voulais comprendre pourquoi les frais scolaires sont élevés.

Chaque année, il y a une augmentation des frais scolaires. Les frais varient de 15 à 18 $ américains. Ils vont parfois jusqu’à 20 $ le mois et par élève. Ce qui fait que les parents paient parfois près de 200 dollars l’an. Cela en plus frais liés à la construction ou à d’autres exigences scolaires.

 

Hausse de frais scolaire chaque année     

 

Au complexe scolaire Jean-Marie de la Mennais par exemple, une école privée, chaque année il y a une hausse. Au cours de l’année scolaire 2018-2019, les frais étaient fixés à 15 $ pour l’école primaire et 18 $ pour l’école secondaire. Des frais à payer mensuellement. Pourtant, l’année d’après, il y a eu majoration de 2 $. Et ça risque d’être le cas pour chaque nouvelle année.

Les mêmes situations sont quasi similaires au complexe scolaire Shalom de Bunia, au complexe scolaire bilingue les Messagers ou encore au complexe scolaire Nelson Mandela.

Eduction RDC

Les frais scolaires sont élevés dans les écoles privées à Bunia (@ponabana)

Raisons de la hausse des frais scolaires

 

Au complexe scolaire Mandela, le directeur explique que : « cette augmentation dépend de la politique interne d’une école à une autre. Les responsables peuvent décider de majorer, selon leurs raisons, 0,5 $, 1 jusqu’à 5 $. Mais dans notre école, nous avions essayé de stabiliser le frais les années antérieures. Mais l’augmentation de frais peut être aussi due à l’instabilité de taux de change monétaire, aux difficultés liées à la condition de vie qui devient chère. L’école se voit dans l’obligation d’augmenter les prix pour mieux répondre aux besoins de ses enseignants », a expliqué Justin Keno.

Les raisons sont donc nombreuses. Les promoteurs des écoles privées se sentent dans l’obligation d’augmenter les frais pour assurer l’épanouissement de leurs institutions. La construction de nouveaux bâtiments ou encore la prise en charge des enseignants, etc.

L’insécurité joue aussi un autre impact négatif. Pour stabiliser les frais scolaires, certains responsables estiment qu’il faut aussi « la stabilité sécuritaire, la stabilité des produits de première nécessité, la stabilité du taux de change, etc. Ce qui implique l’intervention du gouvernement congolais ».

 

Des écoles privées préférées aux écoles publiques 

 

Le gouvernement congolais a déclaré la gratuité de l’enseignement pour l’école primaire. Malgré cette ouverture, de nombreux parents inscrivent leurs enfants dans des écoles privées que publiques. Ils estiment que les écoles privées remplissent tous les critères possibles pour transmettre une meilleure éducation et un enseignement de qualité. C’est notamment le cas de madame Akiki, parent d’élève.

 

 

« Il y a beaucoup trop d’enfants dans les écoles publiques. On paie très mal les enseignements et ils transmettent mal les cours parce qu’ils ne sont pas suffisamment motivés. Voilà la difficulté pour transmettre une éducation de qualité. Je préfère payer cher, même si ce n’est pas du tout facile. Je fais ce sacrifice pour que mon enfant étudie dans des conditions acceptables. Son avenir en dépend », a expliqué madame Akiki.

Contrairement aux écoles privées, pour combler le vide de la non prise en charge de nombreux enseignants par l’État dans les écoles publiques, les élèves paient de l’argent pour motiver les enseignants. Cela varie de 2 à 10 $, selon les écoles. Elles ne sont pas nombreuses, les écoles qui font payer.

Pour améliorer les conditions dans les écoles publiques, je pense que l’État congolais doit rendre effectifs la gratuité de l’enseignement et les moyens nécessaires.

Il doit aussi assurer la sécurité, construire de nouvelles écoles publiques. À cela, il faut aussi fixer un taux fixe de frais scolaires dans des écoles privées, pour ne pas céder à la loi de la jungle. Parce que, dans certaines écoles privées à Bunia, des parents sont obligés de payer près de 500 dollars américains par an. Face aux conditions de vie, je trouve que c’est trop cher.

 

Encadreur : David Ramazani