Augustin, 17 ans, est Enfant Reporter de Lubumbashi. Durant l’état d’urgence lié au coronavirus, il s’est intéresse à la situation des nombreux enfants travaillant dans les exploitations de moellons et de graviers.

A l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous avons échangé avec plusieurs femmes de Lubumbashi concernant les violences psychologiques et physiques dont sont victimes certaines femmes de notre communauté.

Même si nous savons tous que depuis des décennies la femme est victime de violences physiques et psychologiques, j’ai été surpris de comprendre que ceci est toujours très courant dans ma communauté. C’est avec honneur que je hausse le ton à travers cet article pour toutes les femmes victimes de violences.

Des histoires lourdes de conséquences qui se ressemblent

A travers les entretiens, j’ai pu comprendre que les violences faites aux femmes semblent être ancrées dans notre culture. J’ai entendu des femmes témoigner que leur mari les frappe. Cela m’a laissé sans voix de comprendre que cette situation servait d’exemple aux fils de ces mamans qui, à leur tour, répliquent ce que leur père faisait.

Comment est-ce possible en sachant que c’est cette même femme qui leur a donné la vie, qui les a allaités et qui est restée à leurs côtes quand ils étaient malades ?

Pour certaines enfants, il semble que les coups et les injures soient devenus l’expression de leur appréciation envers leurs mères. L’une des femmes a affirmé que « c’était devenu une habitude de se faire insulter et ceci faisait partie de leur vie de chaque jour ! ».
A travers les différents échanges que nous avons eus, j’ai pu retenir que les violences faites aux femmes ont des conséquences négatives sur la femme mais aussi sur la société entière. Les violences physiques et psychologiques – notamment les coups et les blessures – diminuent l’estime de soi.
Certaines mamans m’ont dit que pleurer est leur seule consolation face au fait de se sentir inutiles et sans valeur. Découragées, elles n’ont même plus le pouvoir de se lever le matin pour aller au travail. A mon tour, je me suis senti inutile… inutile face à ce problème…

Établir de nouvelles relations entre hommes et femmes

Suite à ces discussions, je me suis donc posé la question de savoir comment nous – les hommes et les autres membres de la communauté – pouvons assurer que les femmes soient au même niveau d’égalité, sur base du respect du partage équitable des responsabilités.
Il faut s’assurer que toutes les victimes puissent avoir un moyen efficace pour lutter contre la violence et les dénoncer auprès des autorités judiciaires. En effet, les actes de violence sont pénalement sanctionnables.

J’encourage les femmes à dénoncer les actes de violence afin que les responsables soient poursuivis.

Égalité des genres : tout commence par soi-même

En tant qu’enfant de la RDC, membre du Comité d’Enfants de Lubumbashi et futur père de famille, je m’engage à considérer la femme comme ma collaboratrice et non comme une femme de ménage. Je participerai aussi aux séances de formations et salons de conversations qui existent dans ma communauté pour mieux comprendre les sujets relatifs à l’égalité des genres, à la lutte contre toutes formes de violence faites à la femme mais surtout pour que la voix de celles se trouvant dans les milieux ruraux se fasse entendre.

L’égalité des genres commence par soi-même. Et vous, en tant que fils de votre maman, papa de votre fille et mari de votre femme, quel est votre engagement envers les femmes qui vous entourent ?