Ketya, 16 ans, est une Enfant Reporter de la ville de Goma. « Je compte devenir une grande dame », dit-elle.

A l’occasion de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain sous le thème international « Accès à un système de justice adapté aux enfants en Afrique » et le thème national  « Impact du coronavirus sur l’application des droits des enfants », nous, membres du Comité Urbain des Enfants de la ville de Goma, avons décidé de faire un plaidoyer en faveur des enfants en conflit avec la loi.

Un enfant en conflit avec la loi est tout enfant poursuivi par la justice pour enfant pour les faits lui reprochés et qui sont qualifiés d’infraction par les lois pénales dans le pays. Au Nord-Kivu, ces enfants sont placés dans des Établissements de Garde et d’Education (EGEE) pendant tout le temps que prendra l’instruction de leur dossier judiciaire ou pendant tout le temps de leur condamnation. Malheureusement, lorsqu’ils arrivent dans les EGEE, ils sont abandonnés à leur triste sort. Lors de notre passage à l’EGEE de Goma, nous avons remarqué que :

  1. Les enfants mangent une fois par jour et pas en quantité suffisante ;
  2. Ils dorment à 3 sur un petit matelas, ce qui les exposent au coronavirus alors qu’ils n’ont pas de dispositifs de prévention ;
  3. Ils n’ont pas accès aux soins de santé car il n’y a aucune clinique médicale dans l’enceinte de l’EGEE ;
  4. Ils vivent dans l’obscurité totale la nuit suite à l’absence du courant ;
  5. Ils manquent de moyens de communication pour accéder aux informations ;
  6. Les jeunes filles sont exposées aux infections et autres maladies ;
  7. Les enfants n’ont pas de moustiquaires imprégnées d’insecticide ;
  8. Il y a aussi un surpeuplement par rapport à sa capacité d’accueil.

Au regard de tous ces problèmes, nous avons adressé un plaidoyer au Ministre Provincial de la Justice en lui demandant de :

  1. Budgétiser et allouer les fonds pour les besoins des EGEE ;
  2. Mobiliser tous les partenaires intervenant dans le secteur de la protection des enfants à appuyer les EGEE ;
  3. Plaider en faveur des enfants auprès du Ministre Provincial de la Santé afin que soit des cliniques spécialisées au sein des EGEE ;
  4. Plaider auprès de la SNEL pour que les EGEE soient alimentés en éclairage permanent ;
  5. Installer dans les EGEE des dispositifs de protection et prévention contre la COVID-19 ;
  6. Installer des moustiquaires imprégnées d’insecticides, des couvertures et autres matériels pour permettre aux enfants de passer un bon sommeil.

Nous rappelons aux décideurs chacun à son niveau peut agir pour que les enfants en situation d’arrestation bénéficient de leurs droits. N’oublions pas que la place de l’enfant est à l’école ou en famille !