Ketsia Passou est une ancienne Enfant Reporter. Activiste pour le climat, elle a été nommée Jeune Ambassadrice de l'UNICEF en septembre 2021.

La République démocratique du Congo est un pays riche en forêt. Il contient 47 % des surfaces forestières du continent et est considéré comme l’un des poumons du monde. C’est juste incroyable ! Les forêts congolaises renferment une biodiversité parmi les plus riches et variées au monde. Malheureusement, des milliards d’enfants et jeunes n’en profiteront peut-être jamais.

 

Ils ne pourront peut-être jamais respirer cet air frais provenant de nos forêts et profiter des beaux paysages verdoyants. Parce qu’un meurtre est en cours sous nos yeux et nous n’y prenons pas garde. J’ai bien dit meurtre. Le mot vous semble excessif? Mais pas du tout et je vais vous expliquer.

 

En effet, en 2020 la RDC a connu une réduction de la superficie de ses forêts de 481 000 hectares. Ce qui fait de mon pays le deuxième au monde avec le plus grand taux de déforestation après le Brésil. Le taux de déforestation est évalué pour la période 2000-2010 à 0,44 % par an, d’après l’atlas forestier de la République Démocratique du Congo. À ce rythme, nous aurons perdu plus de la moitié de notre couvert forestier d’ici la fin du siècle.

 

 

Risque de perdre nos forêts

 

Nos forêts sont en train de mourir à un rythme fou, en raison des centaines de milliers d’hectares par an. La situation est plus que préoccupante. Ce n’est pas exagéré de dire qu’il est possible qu’un matin, nous constatons soudainement la disparition de toutes nos forêts. Malheureusement, presque personne n’y prend garde.

Et pourtant, les raisons de la mort de nos forêts sont connues. Des études ont été menées pour comprendre les causes de la déforestation et la dégradation des forêts en RDC. La synthèse de ces études publiées en 2009 par le ministère de l’Environnement révèle que les causes directes de la déforestation sont en priorité : l’agriculture itinérante sur brûlis, l’exploitation artisanale du bois, la production du charbon de bois, l’utilisation du bois comme chauffage et l’exploitation minière. Ce sont ces activités qui détruisent essentiellement nos forêts.

Au Royaume-Uni, à la 26e conférence des parties des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) dans la ville de Glasgow, la RDC s’est présentée comme étant un pays solution sur les enjeux du climat. Les décideurs nationaux et internationaux doivent agir pour sauvegarder les forêts congolaises et sa biodiversité. C’est un problème qui touche l’ensemble de la planète.

Je reconnais les efforts fournis par différents acteurs aux niveaux nationaux et internationaux pour lutter contre la déforestation. Cependant, ces efforts ne parviennent pas à stopper la déforestation. Il faut faire beaucoup plus pour résoudre ce problème.

 

Quelques solutions proposées 

 

Je pense que parmi les solutions, il faudra offrir à la population des sources d’énergie et des approches agricoles vertes. L’agriculture itinérante sur brûlis ou l’exploitation artisanale du bois ne vont pas arrêter la progression de la déforestation. Si l’on veut que les personnes arrêtent ces activités, il faut une offre alternative qui soit fiable.

Il faut également, je pense, que les entreprises qui polluent plus financent aussi le reboisement. Car il n’y a pas assez de financement pour lutter contre la déforestation. Il est grand temps que les pollueurs paient réellement pour compenser les efforts de ceux qui polluent moins.

 

La nature est une baguette magique pétrifiée. Elle peut tout et fait tout. La nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guérit, émerveille l’âme, le cœur et l’esprit. Cette pensée de Jean-Pierre Ramis nous rappelle que notre sort est lié à celui de la nature, en particulier de nos forêts. Laisser mourir cette nature c’est nous condamner à la perte. Il nous faut sauver la nature pour nous sauver nous-mêmes. il nous faut sauver nos forêts pour nous sauver nous-mêmes.