Je m’appelle Davina Mabela, enfant reporter de Kipushi, dans la province du Haut-Katanga. J’ai rencontré Patrick Mukedi le jour du Nouvel An. Il était en route pour le travail dans un site minier. Patrick a 16 ans et il est aussi élève.

 

 

En République Démocratique du Congo, d’habitude pour clôturer l’année, les enfants et les adultes fêtent ensemble la nouvelle avec d’autres membres de la famille. Ils peuvent sortir pour aller se divertir ou rendre visite à d’autres membres de la famille.

Tout est fait pour permettre aux enfants d’accueillir 2022 avec sourire aux lèvres.

 

 

Fête dans la carrière, incompréhensible pour moi 

 

Chacun fête selon ses possibilités. Et c’est souvent en famille que les enfants mangent le repas du 1er janvier de la nouvelle année. Dans d’autres familles, les parents offrent des cadeaux aux enfants et petits-enfants.

C’est comme une tradition qui s’est instaurée d’offrir des cadeaux aux plus jeunes pour la Saint-Nicolas et en fin d’année pour Noël.

« La fête se passe mieux pour les enfants dont les parents ont de l’argent. Moi et mes frères, nous avons passé nos fêtes dans la carrière. Même à Noël, nous l’avons passé dans la carrière pour gagner de l’argent. On ne le fait pas parce qu’on aime, mais c’est par manque de moyens », m’a raconté Patrick.

Il m’a dit que, souvent les jours de Nouvel An, les enfants sont souvent bien habillés pour fêter. Ils vont aussi partager leurs repas ensemble avec les parents et autres membres de la famille. « Je le veux aussi. Mais par manque de moyens, mes parents ont même divorcé. Je suis resté avec ma mère, elle aussi casse des pierres dans une autre carrière d’ici Kipushi. Elle ne peut nous offrir tout ce qu’on veut pour les fêtes de fin d’année », a confié Patrick.

Enfant dans la carrière

Jour de fête de fin d’année dans la carrière à Kipushi (@ponabana)

« Chez nous, pas de fête », disent – ils 

 

« Chez nous ici, il n’y a pas de fête cette année. Et c’est depuis longtemps qu’on ne fête pas en fin d’année. J’ai décidé d’aller travailler pour ne pas envier mes amis. Pour moi, le 1er janvier est une journée comme les autres.   J’ai travaillé de 8 h jusqu’à 14 h, pour gagner 1500 fC (moins de 1$). Je donne 1000 fC à ma maman pour qu’elle nous paye à manger. Les 500 fC, je les mets dans ma caisse pour préparer la reprise de classe le 10 janvier prochain. À l’école, il y a d’autres exigences qui demandent toujours de l’argent. Bonne année aux amis qui fêtent », souhaite Patrick.

Son attitude m’a touché de voir cet enfant travailler un jour où d’autres enfants fêtent. N’a-t-il pas le droit de fêter? Je pense à ces enfants qui n’ont pas pu fêter en cette fin d’année. Je leur souhaite le meilleur.

   

 

                                                                                                 

Encadreur: Christian Maland