Jeancius Sakalonyi, 15 ans, est enfant reporter à Lubumbashi, province du Haut-Katanga.

Je me nomme Jeanci Sankalonyi, je suis un Enfant Reporter de la ville de Lubumbashi. Cela fait déjà 11 ans que je vais à l’école et à vrai dire, j’avoue être déçu de certaines choses au sein du système éducatif congolais. Seuls le français et l’anglais sont utilisés pour l’enseignement alors nous avons nos 4 langues nationales en République Démocratique du Congo : le lingala, le swahili, le kikongo et le tshiluba.

Malgré cette richesse, aucune de nos langues nationales n’est autorisée à l’école et cela dérange beaucoup d’enfants comme moi. Dans mon école, il est strictement interdit de s’exprimer en langue locale. Une punition est prévue pour tout élève qui est attrapé en flagrance. Nos langues sont presque bannies de notre quotidien et nous sommes obligés de nous exprimer en langues étrangères. Selon les enseignants, cela sonne mieux et te donne une meilleure image dans la société.

Aujourd’hui, plus de 40% de nos langues ou dialectes sont en voie de disparition parce que les parents ne les apprennent pas à leurs enfants. S’exprimer uniquement en français ou en anglais entraîne des conséquences néfastes sur la culture congolais parce que cela encourage les jeunes à repousser leur langue d’origine et à les considérer comme inférieures.

Personnellement, cela me rend triste de voir mes petits frères et certains enfants du quartier se dire que le français est mieux que nos langues locales, mieux que le swahili par exemple. J’ai moi-même grandi avec les mêmes idées et aujourd’hui je le regrette car je n’arrive même pas à m’exprimer dans une langue nationale et j’ai l’impression de ne pas être congolais.

 

Il est important de veiller à ce que nos langues ne disparaissent pas en les autorisant dans les écoles et en les apprenant aux plus petits. Chaque enfant devrait apprendre au moins une de nos quatre langues nationales car elles sont notre richesse et notre identité culturelle.