Vive la rentrée! La belle tenue d’uniforme congolaise: bleu et blanc, des enfants qui reprennent le chemin de l’école, fait la beauté de toutes les rues et ruelles de la ville de Goma. C’est aussi une image de grands espoirs: c’est par l’éducation qu’on construit son avenir. Trois jours avant la rentrée, plus précisément le 02 septembre 2016, l’UNICEF a organisé un café de presse auquel nous avons participé, Jospin et moi, au côté des professionnels de média.
Situation de l’éducation au Nord Kivu
Pour mieux nous faire comprendre la situation de l’éducation dans notre province, Madame Agnès Katavali, administratrice éducation à l’UNICEF, dans son exposé sur l’enquête qui a été menée par UNICEF et ses partenaires sur la situation de l’éducation dans la province du Nord Kivu pour l’année 2013-2014, nous a appris que seulement 56,3% d’enfants (filles et garçons mélangés) sont admis à l’école primaire; tandis que la moyenne nationale est de 69,1%, notre province présente un écart de 12,7% de la moyenne nationale. Ainsi, le Nord Kivu demeure une des provinces qui a un taux élevé de déperdition scolaire suite aux multiples conflits qui y prévalent depuis plusieurs décennies.
A ma question de savoir ce que fait l’UNICEF pour l’éducation des enfants dans notre province, Madame Agnès m’a répondu en ces termes : « sur base des multiples fléaux qui guettent l’accès à l’éducation tels que: le faible niveau d’instruction des parents, le faible revenu des ménages, l’éloignement des écoles de certaines localités, pour ne citer que ceux-là, l’UNICEF a élaboré trois grandes stratégies pouvant faciliter l’accès à l’éducation primaire de tous les enfants dont l’âge varie entre 6 et 7 ans entre autre: l’éducation parentale, une alphabétisation conscientisant les parents en vue de l’inscription des enfants à l’école ; la campagne de sensibilisation pour l’inscription des enfants à l’école et la dotation en fournitures scolaires aux nouveaux inscrits en première année.
Le long chemin d’Imani vers l’école
Le lendemain de ce café de presse, nous nous sommes rendus à Bweremana, 40 kilomètres de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où le ministère provincial de l’éducation a lancé la rentrée scolaire. Nous avons rencontré un jeune garçon nommé Imani qui nous a brièvement parlé de son parcours scolaire qui, ayant été intriguant, est cependant un des éléments pouvant nous permettre de mener des concrètes actions, des plaidoyers à notre niveau pour éradiquer le problème d’abandon scolaire. Imani était inscrit dans une école loin de chez lui. Malgré la distance, aux premiers jours il avait un très grand courage à se rendre à l’école pour apprendre. Après l’école il devait aider ses parents à certains travaux ménagers. Après quelques temps, il commençait à se réveiller fatigué de la journée précédente et à arriver en retard. Suite aux retards répétés, s’il n’était pas puni, il ratait une bonne partie de la matière prévue pour la journée et avait moins de pourcentage par rapport aux autres. Par complexe, il a été contraint à abandonner ses études car, se disait-il, qu’il n’a pas été fait pour les études. Il s’est finalement consacré aux activités champêtres. Et ainsi, il a ruiné son avenir dans les champs avec la houe et la hanche.
Mon plaidoyer pour la scolarisation des enfants congolais
Des cas comme celui d’Imani prouvent que l’abandon scolaire suite à l’éloignement des écoles, sont assez nombreux, mais je me limite à présenter celui-là pour nous inciter à agir pour le bien-être de l’enfant congolais et plus particulièrement celui du Nord Kivu.
Eu égard de ce qui précède, je prie:
⇒ Tous les enfants reporters à ne jamais baisser les bras dans le cadre de défense des droits des tous les enfants congolais ;
⇒ Toute la communauté de participer activement dans la campagne d’inscription de tous les enfants à l’école et décourager tout ce qui empêche aux enfants d’aller à l’école d’une façon ou d’une autre ;
⇒ Les décideurs politiques de renforcer la collaboration UNICEF – Gouvernement de la RDC dans le cadre de la construction des écoles en faveur des nécessiteux (ceux qui parcourent de grandes distances pour aller à l’école) et de veiller à une bonne application des dispositions prises en faveur de la scolarisation des enfants car dit-on que l’école c’est l’avenir des enfants!