Benedictus Lukusha est enfant reporter de Bunia. Il est âgé de 17 ans.

Les écoles ont ouvert leurs portes un peu partout en RDC, le lundi 4 octobre dernier. Mais dans ma province, en Ituri, les craintes liées à l’insécurité persistent. Cette rentrée risque de ne pas être effective dans l’ensemble des territoires. D’où ma crainte, mais aussi la raison de mon plaidoyer.

 

 

Il faut une éducation pour tous, partout où l’on est au pays.

 

Je suis Benedictus Lukusha, enfant reporter en Ituri. En ma qualité de présidente du parlement d’enfant dans cette province meurtrie par les violences armées, j’ai pris la parole devant les autorités provinciales.

Le 1er octobre, la campagne de scolarisation des enfants, filles et garçons dans le respect des mesures barrières pour le protéger contre le Covid-19 a été officiellement lancée. Au nom des enfants, j’ai adressé mon plaidoyer au gouverneur de province, représenté à la cérémonie par son adjoint.

L’appel est fait à tout le monde, principalement aux parents, d’envoyer les enfants à l’école. C’est une bonne chose, car personnellement, c’est notre souhait à nous tous.

Mais, j’ai rappelé au gouverneur que sans la paix, il est difficile d’espérer avoir une éducation de qualité. Sous les coups de balles, aucun enfant ne pourrait partir à l’école. Il est donc important de restaurer la paix rapidement dans toute la province pour créer un climat propice où les enfants peuvent aller étudier en sécurité.

 

Cette gratuité de l’enseignement 

 

Par ailleurs, la gratuité existe. Mais son effectivité pose encore problème dans ma province. J’ai rappelé au gouvernement central cette responsabilité de la rendre effective. Malgré cela, l’insécurité qui règne dans notre province limite sa réalisation effective. Il faut dire ici que l’insécurité ne favorise pas un accès équilibré à l’éducation pour tous les enfants de la province.

 

Si rien n’est fait dans l’urgence, il y a risque que les enfants qui ne partent pas aujourd’hui à l’école, constituent une menace majeure pour la sécurité de la province dans les jours à venir. Le plus grand défi de la province de l’Ituri n’est pas seulement le covid-19, mais c’est surtout l’insécurité.

Les enfants ont besoin d’étudier, mais ils ne pourront pas mieux étudier si nous ne leur donnons pas la chance d’étudier dans des conditions favorables. J’espère que mon message sera écouté, et par conséquent, aura un impact positif.