Tegra Kupa, enfant reporter de la ville province de Kinshasa.

À Kinshasa, l’instauration de la gratuité a permis aux enfants des différentes couches sociales de bénéficier du droit à l’éducation. Je suis Tegra Kupa, enfant reporter de la ville province de Kinshasa. J’ai échangé avec Serge, un garçon de 16 ans, vendeur de sachets au marché de cochette au rond-point Ngaba. 

Serge m’a dit qu’il fait cette activité pour subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. Et pourtant, Serge veut reprendre l’école. Il est né d’une famille de 5 enfants. C’est depuis 2013 qu’il fait son petit commerce pour soutenir sa maman, qui n’exerce aucune activité professionnelle.  

Serge habite à la 17ème rue dans la commune de Limete. Chaque matin, il quitte chez lui à 5h du matin pour arriver au marché du rond-point Ngaba entre 6h à 07h. C’est à cette heure qu’il commence à vendre ses sachets. Il finit sa journée entre 16h à 17h et quitte le marché pour rentrer à la maison.

 

Et il ne gagne pas grand’chose à la fin de ses journées 

 

Sur ses bénéfices quotidiens de 2 500 FC en moyenne, il retire 1 000 francs pour payer le transport et le reste pour aider sa mère et veiller à ne pas toucher le capital de son commerce. Il y a des jours où Serge ne gagne que 1 000 FC.

Il lui arrive aussi de ne rien vendre et il est obligé de quitter le rond-point Ngaba jusqu’à Limete à pied. Cela lui prend, un peu plus d’une heure de marche.

Au cours des échanges, nous réalisons que Serge fait face à plusieurs difficultés. « Je suis  tout le temps exposé au soleil. En plus, je fais souvent de fortes fièvres le soir. Je rencontre parfois des aînés qui sont des chefs de territoire et qui m’arrachent mon argent et mes paquets de sachets. Je sillonne le marché pendant toute la journée pour trouver des clients», raconte Serge.

Enfant vendeur de sachets garde le sourire (@ponabana)

Envie de retourner à l’école

« J’aime beaucoup ma famille. Mais j’aimerais arrêter de vendre pour eux et étudier comme tout enfant », regrette Serge. Lorsque je le regarde, je vois que cet enfant n’est pas protégé de l’exploitation économique.

Pourtant, la loi portant Protection de l’enfance, en son article 58, déclare que l’enfant doit être « protégé contre toutes les formes d’exploitation économique. L’exploitation économique s’entend de toute forme d’utilisation abusive de l’enfant à des fins économiques. L’abus concerne notamment le poids du travail par rapport à l’âge de l’enfant,le temps et la durée du travail, l’insuffisance ou l’absence de la rémunération, l’entrave du travail par rapport à l’accès à l’éducation, au développement physique, mental, moral,spirituel et social de l’enfant ». Les autorités congolaises devraient voir comment protéger les enfants de l’exploitation économique.