Gloire Kinyengele, 18 ans, est enfant reporter de la ville de Goma, dans le Nord-Kivu.

Je m’appelle Gloire Kinyengele et je suis Jeune Reporter de la ville de Goma au Nord-Kivu. Je viens aujourd’hui parler de l’allaitement maternel qui est un droit pour chaque enfant.

Nous savons que les droits de l’enfant s’appliquent aux enfants dès la conception jusqu’à 18 ans mais nous savons aussi que les premiers mois de vie sont déterminants en ce qui concerne la vie entière de l’enfant. L’allaitement maternel est une matérialisation du droit à la nutrition, mais dans notre société cette question rencontre des difficultés préoccupantes, car les enfants et leurs familles sont exposés à la pauvreté.

La triste histoire de Déborah

J’ai rencontré Déborah, 23 ans, qui a été abandonnée par son amant alors qu’elle était enceinte de son petit garçon nommé Chance. « Je suis tombée enceinte d’un homme marié et il m’a abandonné. Deux semaines après avoir mis au monde, je me suis réfugiée chez une amie, avant que celle-ci ne m’abandonne à son tour », explique Déborah.

Déborah a alors décidé de chercher du travail pour trouver de quoi se nourrir et allaiter son enfant, mais personne ne voulait engager une femme avec un bébé. Déborah était inquiète car elle devait vite trouver du travail pour bien nourrir son enfant qui présentait les premiers signes de la malnutrition à seulement trois mois.

« Je me souviens que je marchais un peu partout dans la ville pour chercher du travail et personne ne voulait de moi avec mon bébé », raconte Déborah qui survit au jour le jour. « Je ne mange pas bien donc quand je donne le sein à mon fils, rien ne sort. Je ne peux même pas lui acheter de la bouillie. Il perd du poids et j’ai très peur pour mon bébé », dit Déborah.

Déborah a plusieurs fois pensé à abandonner son bébé dans un orphelinat de la ville. « Je me suis décidée à le laisser pour son bien-être », raconte tristement Déborah. Dans l’espoir d’une bonne alimentation, la mère de famille a décidé d’abandonner son fils et espère pouvoir le récupérer quand il aura deux ans.

Il faut se mobiliser en faveur de l’allaitement

Comme Débora, beaucoup de mères rencontrent des difficultés à allaiter leurs enfants. Certains employeurs refusent d’engager des femmes qui allaitent ou enceintes. D’autres femmes ne sont pas informées à temps sur l’allaitement comme dans le cas des grossesses précoces ou non désirées, surtout chez les jeunes filles.

L’article 24 de la Convention relative aux droits de l’enfant reconnait pourtant le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible. Je recommande à l’État congolais de se mobiliser pour maximiser et optimiser les chances des enfants et des mères en situation difficile. Je demande également à l’Etat de promouvoir les droits des ainsi que les droits des enfants.

 

 

Encadreur : Esther Ushindi