Judith Bakaji, 15 ans, est Enfant Reporter de Kananga dans la province du Kasaï-Central. Dans son premier article publié sur le blog, elle a raconté l'histoire d'un enfant retenu durant 8 mois dans un hôpital car sa famille n'arrivait pas à régler la facture.

Je m’appelle Judith Bakaji, Enfant Reporter de Kananga dans la province du Kasaï-Central. Aujourd’hui, je veux partager avec vous un fait qui s’est passé dans mon quartier : une maman a tué son fils à cause de 50 francs de sel.

 

Angélique, une mère de famille a passé 3 années à la Prison Centrale de Kananga alors qu’elle avait été condamnée à 5 années de prison. Elle a été condamnée en 2018 pour avoir tué son fils de 7 ans à cause de 50 francs de sel. Le fait s’est passé au quartier Kamayi dans la commune de Kananga.

 

C’est incroyable, mais c’est vrai !

Un jour, Angélique avait envoyé son fils acheter du sel à mettre dans la nourriture qu’elle préparait pour son mari. En route, le gamin de 7 ans a fait tombé l’argent et est rentré à la maison sans le sel que sa maman attendait. Angélique, fâchée, frappe l’enfant avec le malaxeur qu’elle avait en main. Par erreur, un des coups atteint l’enfant à la tête. Il tombe et ne se relève plus…

Après quelques instants, Angélique réalise que son fils est mort. La maman ne pensait pas que son enfant pouvait mourir sous les coups qu’elle lui donnait. Son fils est à cause de 50 francs de sel, l’équivalent de deux centimes de dollars. Elle regrette d’avoir tué sont fils.

En rentrant du travail, le mari de Angélique apprend la triste nouvelle. Quelques jours après l’enterrement, il décide de divorcer et récupère mes deux autres enfants pour aller vers une destination inconnues.

 

Qui pour défendre les droits des enfants ?

Après ce forfait, Angélique est arrêtée et emprisonnée à la Prison Centrale de Kananga. Suite à son jugement, elle est condamnée à 5 ans de servitude pénale. En fait, trois ans après, elle est libérée grâce à l’intervention des membres de sa famille. Une fois libérée de prison, Angélique a décidé de quitter la ville de Kananga pour ne pas voir la tombe de son garçon.

Jean Malhis Lungala, coordonnateur provincial de la Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits des enfants et des élèves (LIZADEEL) condamne cet acte. Pour lui, cette femme qui a ôté la vie à son enfant doit être condamnée à la peine capitale. Ce serait une façon de décourager la maltraitance des enfants à Kananga. Jean Malhis invite les parents à éviter de frapper les enfants.

En tant qu’Enfant Reporter, je rappelle que les ne peuvent pas maltraiter leurs enfants. Dans son article 6 alinéa 1, la Convention relative aux droits de l’enfant stipule les Etats parties reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie. L’article 19 de la même convention interdit toute forme de maltraitance envers les enfants.