Esther Habarugira, jeune reporter de Goma

Dimanche 23 mai, je suis allée à Buhene, un quartier de la ville de Goma. C’est la zone la plus touchée par l’éruption du volcan Nyiragongo du samedi 22 mai 2021 dernier.  Dans ce quartier, beaucoup de gens sont tristes. Ils ont presque tout perdu après l’éruption du Nyiragongo.

Certaines personnes ont perdu des membres de famille et d’autres ont perdu leurs maisons et biens de valeur. Par respect pour leur douleur et leur intimité, je n’ai pas pu leur poser des questions. J’ai versé une larme quand j’ai vue une femme se rouler par terre en pleurs.

“Ma maison était encore neuve. Je n’avais même pas encore totalisé un mois depuis que j’ai emménagé. Je redeviens encore locataire? Seigneur ait pitié de moi…”, raconte cette femme entre deux pleurs. Elle est inconsolable.

Quelques mètres plus loin, dans une parcelle dont une partie de la clôture tient encore, un jeune garçon est assis par terre. Il semble en état de choc. On le croirait même ivre. Son regard est vide. « Enlevez devant moi vos petits téléphones. On avait aussi des téléphones même de luxe que les vôtres. Je ne veux pas de vos photos. Je ne suis pas heureux, alors n’exhiberez pas votre joie devant moi”, s’emporte le jeune contre ces personnes qui ont sorti leurs téléphones pour le filmer et les dégâts du volcan.

La clôture d’une maison détruite par le volcan(@ponabana/esther)

La situation que j’ai vécu à Buhene est désolante. Lors de l’éruption du volcan, l’O.V.G (Observatoire volcanologique de Goma) n’avait pas prévenu la population d’une éventuelle éruption. Des parents et des enfants ont perdu leurs maisons et des souvenirs avec.

Mes demandes à l’OVG et au Gouvernement

Je demande à l’O.V.G (observatoire volcanologique de Goma), est-ce possible de nous prévenir plus tôt avant l’éruption du volcan? L’OVG devrait fournir assez d’efforts pour que la population soit informée avant l’éruption d’un volcan pour éviter la situation de panique que la population de Goma a vécu lors de l’éruption du Nyiragongo.

Au gouvernement, je demande de donner plus de moyens à l’OVG pour que l’observatoire puisse bien faire son travail de prévenir les éruptions.

Aux ONG de soutenir les habitants victimes des éruptions avec l’accompagnement du gouvernement. Les ONG et les autorités locales devraient mettre en place des cellules de soutien psychologique  pour accompagner les familles sinistrées.