Nathalie Mazinge, jeune reporteur de la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu.

Je suis Nathalie Mazinge, jeune reporteur de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. J’ai rencontré Marie Hellène Nana. Elle a 16 ans et est jeune entrepreneur. Elle fabrique des savons et est élève en 3ème secondaire biochimie à l’Institut Fadhili de Bukavu.

Cela fait deux ans que Marie Helène Nana s’est lancée dans la fabrication de savons. Je l’ai rencontrée dans sa petite unité de production à domicile. C’est au quartier Kasali, commune de Kadutu, dans la ville de Bukavu.
Avant de se lancer dans la fabrication de savons, Marie – Helène Nana passait plus son temps devant la télévision ou avec ses copines dans le quartier. Un jour, sa grande sœur commence à fabriquer des savons et crée une activité génératrice de revenu. Mais la jeune fille ne se sentait pas intéressée.

Un cours révélateur de sa passion pour la fabrication de savons

Le déclic part de son cours de chimie, l’enseignant parle de la fabrication des savons. Une fois à la maison, Marie – Helène Nana est poussée par une curiosité, elle ne résiste pas et décide de tenter l’expérience. Elle réussi a fabriquer son premier savon et c’est le début de son aventure.

Un autre défi s’impose à elle : s’organiser pour ne pas négliger ses cours malgré cette nouvelle occupation. Elle quitte souvent l’école à 12h, rentre à la maison et se repose pendant une heure, tout au plus. Au réveil, elle révise ses cours avant de commencer à fabriquer ses savons. Désormais, l’activité lui permet de subvenir à ses besoins et payer certains frais à l’école comme acheter la tenue pour les cours et quelques outils nécessaires.

Marie – Helène fabrique du savon (@ponabana/nathalie)

 

Au début de son activité, certaines personnes se moquaient d’elle

Rien n’a été facile. « Ils disent qu’une fille ne pourra pas tenir longtemps dans la fabrication de savons. D’autres disaient que les filles sont faibles et prêtes à abandonner », raconte-t-elle. Ces préjugés ont été une grande motivation pour  elle. Il était hors de question qu’elle abandonne.

Mettons-nous d’accord. Les femmes sont capables d’exercer les mêmes métiers que les hommes. Marie-Claude, jeune reporter de Bukavu a aussi été découragée lorsqu’elle voulait s’inscrire dans l’architecture mais aujourd’hui, elle évolue bien dans ce domaine.

Cependant, avec le temps, Marie – Helène Nana réalise combien cette activité lui apporte un plus. Aujourd’hui personne ne se moque d’elle. Dans son entourage, elle est présentée en modèle et beaucoup de gens sont devenus ses clients.

« Les filles doivent prouver dans la communauté qu’elle sont aussi capables tout comme les garçons », encourage l’élève de 16 ans. Marie – Helène est décidée à se lancer dans l’entrepreneuriat et développer son business de savons.

Fabriquer du savon, c’est aussi prendre des précautions 

Marie-Helène fabrique du savon pour subvenir à ses besoins (@ponabana/nathalie)

Notre entrepreneure est consciente qu’elle manipule des produits dangereux en fabriquant du savon, comme de l’acide caustique, etc. Elle porte des gants et des lunettes quand elle mélange ses produits et reste prudente.

Marie – Helène porte aussi un cache-nez pour ne pas inhaler les produits toxiques au risque de tomber malade.
Avec la fabrication de savons, l’élève a remarqué que la perception des gens a changé envers elle.

Dans sa famille par exemple on ne paye plus de savon. Elle se sent ainsi très fier d’être utile à sa famille dans une certaine mesure. Du haut de ses 16 ans, Marie – Helène Nana rêve déjà de devenir jeune leader pour impacter par ses actions la vie d’autres filles de sa génération.

Motivée pour l’avenir

La jeune fille affirme que vouloir réussir est une motivation personnelle. Elle veut continuer à faire ce qu’elle fait malgré les obstacles. Elle a bien raison! Beaucoup de jeunes dans le monde se lance très vite aussi..

Dans sa famille par exemple on n’achète plus de savon. Elle se sent ainsi très fière d’être utile à sa famille dans une certaine mesure. À seulement 16 ans, Marie -Helène Nana rêve déjà de devenir jeune leader pour impacter par ses actions la vie d’autres filles de sa génération.

La jeune fille affirme qu’elle veut réussir dans son domaine et du coup, elle est motivée. Elle va continuer à faire ce qu’elle fait malgré les obstacles qu’elle peut rencontrer.