Noella, 18 ans, est jeune Reporter à Bukavu au Sud-Kivu.

La violence à l’égard des femmes et des filles constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux. Ses conséquences sur la santé physique, sexuelle et mentale des femmes et des filles sont multiples ; elles peuvent être immédiates ou de long terme, et incluent la mort. Dans ma ville à Bukavu, une femme a été tuée après avoir été battue par son mari. Je m’appelle Noëlla , jeune reporter à Bukavu.

 

La journaliste de la radio-télé VISION SHALA Charline Kitoko Safi est morte suite aux blessures et aux coups administrés par son mari. C’est inhumain de faire ça, il n’y a aucune bonne raison de tabasser son épouse, car je dis bien que la violence ne résout rien .  Les organisations des droits humains ont dénoncé cet acte à travers une marche. 

 

Une marche est partie du bureau de l’Association des femmes des médias (AFEM) pour aller chuter à l’assemblée provinciale. Un mémorandum a été lu et présenté au gouvernorat de province et au palais de justice où leur mémorandum par Solange Lwashiga, coordonnatrice de Caucus des femmes, a-t-on appris dans la presse.

 

La violence a des effets négatifs sur le bien-être général des femmes et les empêche de participer pleinement à la vie sociale. Les conséquences néfastes de la violence n’affectent pas seulement les femmes, mais également leurs familles, leur communauté et leur pays. Triste est de constater que dans notre pays, dans mon pays, nombreuses femmes continuent à être victimes des pulsions animales de leurs maris, des hommes aux instincts bestiaux.

 

La maison, le foyer, la ville ne sont plus des endroits surs 

(Illustration: un jeune de Kinshasa qui a bien vécu le divorce de ses parents) (@ponabana)

 

L’insécurité est réelle à Bukavu 

 

Je ne peux pas me promener dans ma propre ville par peur d’être agressée, d’être abusée comme le sont nombreuses jeunes filles et femmes à Bukavu. Je signale même que certains foyers ne sont plus des endroits surs où règne la paix à cause de ces maris violents, qui au lieu de déverser ailleurs leur colère préfèrent le faire sur leurs épouses. 

Certains oublient que sans leurs mères ils ne seraient pas nés, ils ne veulent pas voir souffrir leurs mères, leurs sœurs ; mais ils sont les premiers à faire souffrir celles des autres. Ce sont des actes à condamner, car aucune femme ne mérite d’être traitée comme un animal. 

 

Le gouvernement peut faire quelque chose 

 

Je demande aux autorités compétentes :

– De protéger toutes les filles, toutes les femmes contres les abus tels que les instruments juridiques nationaux qu’internationaux le garantissent. 

– Adopter et appliquer des lois visant à mettre fin à l’impunité. 

– Poursuivre en justice tous les auteurs des violences faites aux filles et aux femmes. 

– Offrir aux victimes des recours et des réparations suite aux dommages subis. 

– Développer des plans d’action pour mettre fin à ces violences.

– Rendre la justice accessible aux femmes et aux filles.

– Investir dans l’égalité des femmes et surtout dans l’autonomie de celles-ci.