Dorcas Karhatwa a 14 ans. Elle est enfant reporter de Bukavu, province du Sud-Kivu.

Je suis Dorcas Karatwa, enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.  La soirée du lundi  3 octobre 2022, est pour nous l’une des plus stressantes de notre vie. En tout cas, pour toutes les élèves du lycée Cirezi.

 

Une des élèves de cette école a été retrouvée morte au domicile familial, pendue dans une des pièces d’un appartement en chantier. Elle était en 7ème année et avait 11 ans. A Bukavu, durant le mois de septembre dernier, d’autres enfants de moins de 15 ans ont été retrouvés morts, tous par pendaison et au domicile familial. Une enquête sérieuse doit être initiée pour connaitre les causes de ces pertes en vies humaines.

 

Rien ne présageait un tel drame. La veille, cette élève s’est présentée aux cours comme d’habitude et comme d’autres lycéennes, avant de repartir chez elle à la fin des cours. Pendant la récréation, elle a joué avec ses camarades, comme à l’accoutumée. Personne ne voyait un quelconque signe qui attire l’attention sur son comportement. Personne ne pouvait ni prévoir, ni anticiper la suite.

 

C’est vers le soir que l’enfant de 11 ans a été retrouvée morte, pendue chez elle. Sa famille habite au rez-dechaussée. Son corps était attaché au bout d’une corde, un nœud autour du cou, au deuxième niveau de la même maison

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Une nouvelle apprise sur les réseaux sociaux

 

C’est sur les réseaux sociaux que plusieurs élèves de mon école ont eu cette information, y compris moi. Mardi matin à l’école, nous attendions que la direction nous communique la vraie raison de cette mort. Malheureusement, elle n’avait pas plus d’information non plus.

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Une journée épouvantable

 

Nous pensions également que la direction allait nous demander de rentrer à la maison, mais rien du tout. Au contraire, nous avons étudié comme d’habitude. Les élèves de 7ieme ont refusé avant finalement de se resoudre à étudier, comme nous toutes. Mais quelle galère, ce jour-là !!!   Une de ses amies proches qui était das la même classe qu’elle, m’a confié que cette journée a été dure pour elle. Elle n’avait pas du tout envie d’étudier vu qu’elle était complètement sous le choc. Elle n’arrivait pas à croire que son amie est morte, d’autant plus qu’elles jouaient ensemble la veille à la récréation.

 

 

Mon plaidoyer

 

Je demande qu’une enquête sérieuse soit initiée afin de déterminer les causes de ces morts d’enfants par pendaison dans ma ville. Je plaide que les parents et les autorités provinciales réfléchissent à le mise en place de mesures pour mettre fin à ce phénomène macabre.