Lucrece, 15 ans, habite à Bunia et est Enfant Reporter depuis plusieurs années.

Dans plusieurs écoles de Bunia, des filles sont victimes d’harcèlement sexuel. C’est une situation qui me rend triste, et je pense que cela doit s’arrêter. Je suis Lucrèce Behanzine, enfant reporter de la ville de Bunia, en Ituri et j’ai 13 ans.

 

 

Sous la lourde pression de son professeur

Une de mes collègues de classe m’a partagé son histoire. Une affaire de harcèlement sexuel dans son ancienne école. Elle m’a raconté que son professeur de mathématiques l’avait harcelée. Je préfère ne pas citer son nom pour ne pas lui créer des problèmes.

 

« Il me disait souvent que j’étais belle et que je devrais accepter de sortir avec lui », me confie-t-elle. Ma collègue se souvient encore de toute la pression qu’elle a supportée. Les souvenirs de ces moments de harcèlement n’ont pas encore disparu de sa tête. Comme elle a refusé, il a commencé à la menacer.

 

 

Changer d’école pour retrouver la paix

« A chaque fois que cet enseignant entrait dans la salle de classe, j’étais frustrée, déstabilisée et démoralisée. Je ne voulais plus le voir. Il me rappelait ses menaces contre moi », explique la jeune fille, actuellement élève en quatrième des humanités secondaires.

Malgré ce climat de déstabilisation, ma collègue se sent « incapable » de dénoncer ce professeur.  « Je ne sais pas comment faire pour le dénoncer chez mes parents ou encore auprès du responsable de l’école. Déjà qu’il me disait de garder ça pour moi. J’ai peur », raconte-t-elle.

Cette situation a eu un impact négatif sur la scolarité de la jeune élève. Selon elle, ses notes à l’école ont baissé. Elle n’arrive plus à se concentrer. « Pour éviter des problèmes, j’ai jugé bon de changer d’école. Et voilà aujourd’hui j’étudie calmement dans une autre école », se réjouit-elle.

Une pratique qui se généralise

Cette situation est rapportée dans plusieurs écoles de la ville de Bunia. Des enseignants harcèlent sexuellement des filles. Ils utilisent des menaces et pressions pour que ces élèves puissent céder à leurs avances. En plus, les filles n’ont pas la force ni le courage de les dénoncer.

Cette situation déplorable se déroule pourtant l’école, un lieu où les enfants viennent pour être éduquées.

 

La loi doit être appliquée

La convention relative aux droits de l’enfant est claire sur ce sujet. Face au harcèlement et à l’abus de l’autorité de certains enseignants, l’article 34 de la CDE précise que « les Etats parties s’engagent à protéger l’enfant contre toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence sexuelle ».

Je demande aux autorités de prendre des mesures efficaces pour stopper ces pratiques. Il faudrait mettre en place un cadre pour permettre aux élèves victimes de harcèlement de s’exprimer en toute sécurité, et dénoncer leurs bourreaux.

J’encourage les jeunes filles à dénoncer chaque violation de leurs droits.

 

Encadreur: David Ramazani